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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 16:20
Aelia Flavia  Flaccilla.
Aelia Flavia  Flaccilla.
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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:19

ANTINOUS.pngANTINOUS-GRAVURE.jpg

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 20:21

Extrait d'un article paru dans le journal Le Magasin pittoresque de juillet 1861.

SEDAINE

 

" La jeunesse de Sedaine.

... Fils d'un architecte qui, enlevé par une mort prématurée, lui avait laissé le devoir de soutenir toute sa famille, Sedaine adolescent s'était vu réduit à demander le pain de ceux qu'il aimait aux travaux les plus pénibles. Il s'était fait tailleur de pierre. Il ne paraît pas, du reste, que son coeur droit et simple ait beaucoup souffert de cette nécessité. Il n'avait aucun mépris pour les professions manuelles, et prétendait bien, tout en faisant son métier en conscience, ne rien sacrifier des études qui pouvaient importer à l'agrandissement de son esprit.

... Chaque matin il portait au chantier ses livres préférés avec son marteau et sa scie; et, aux rares instants du repos, il lisait tout en mangeant le morceau de pain qu'il avait gagné à la sueur de son front. Cette simplicité de coeur eut sa récompense. Un jour l'architecte de Buroy, le voyant absorbé dans sa lecture, s'approcha de lui, l'interrogea, fut frappé de ce qu'il y avait de raison et d'intelligence dans ses réponses, et le prit sous sa protection. Il l'emmena dans son atelier et lui enseigna son art. Sedaine reconnaissant suivit cette voie nouvelle jusqu'à ce qu'un magistrat, M. Lecomte, jugeant sur quelques-uns de ses essais qu'il était bon d'assurer à ce jeune homme tout le loisir nécessaire pour se livrer à la littérature, l'aida de sa fortune et de son crédit, et le mit en relation avec quelques écrivains en renom. On sait le reste. Sedaine justifia rapidement cette confiance, et ne tarda pas à se faire une place dans les lettres par ses poésies, ses épîtres, ses opéras comiques et ses comédies. Il fut élu membre de l'Académie française le 27 avril 1786.

..."

 

 

SEDAINE-001.jpg 

 

Gravure tirée du journal Le Musée des familles, mars 1857.

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 17:18

 

 

KLEBER.jpg

 

Si le général Kléber est surtout connu pour avoir été le commandant général de l'armée d'Egypte, peu nombreux sont ceux qui savent qu'il avait été plusieurs années architecte.

Orphelin de père à trois ans, il apprit les rudiments de l'art de construire avec son beau-père, Burger, entrepreneur-charpentier à Strasbourg. Ce dernier l'envoya apprendre le dessin et les mathématiques chez le curé de Geispolsheim. Par la suite, Kléber travailla sur les chantiers du cardinal de Rohan (celui de l'affaire du collier), puis se perfectionna en suivant, à Paris, les cours de Chalgrin, membre de l'Académie royale d'architecture.

A 22 ans, il revint quelque temps à Strasbourg, travailler pour le cardinal, puis, jusqu'en 1784, servit dans l'armée autrichienne.

A son retour à Strasbourg, son demi-frère, François Martin Burger, qui était à Belfort à la fois Inspecteur des Bâtiments publics et Entrepreneur des Fortifications, le fit nommer à la première de ces deux charges (15 octobre 1784).

Kléber, âgé de 31 ans, s'installa à Belfort; dans cette ville, il transforma la maison de Staal en hôtel-de-ville.

On peut citer, parmi ses réalisations:

- la reconstruction de l'église de Chèvremont;

- la construction de l'école de Châtenois;

- la construction du clocher de l'église de Larivière;

- de nombreux presbytères;

- un château et deux pavillons pour Claude Charles de Peseux, seigneur de Grandvillars.

Il dessina les plans (et sans doute commença les travaux) de l'hôpital de Thann, qui devint l'hôtel-de-ville.

Il prêta serment le 4 janvier 1792 comme Architecte des Bâtiments publics et communaux, fonction qu'il n'exerça que quelques jours, puisqu'il fut nommé, le 18 du même mois, adjudant-major au 4° bataillon des volontaires du Haut-Rhin.

Ce fut le début d'une carrière militaire prestigieuse, qui prit fin par son assassinat au Caire, le 14 juin 1800, par Souleyman, venu d'Alep (Syrie) pour tuer le "chef des infidèles".

Jean-Louis Charvet.

 

Source: Herrenschmidt François. Kléber, architecte. Saisons d'Alsace. N° 4. Automne 1953. Strasbourg. (L'article est illustré de deux dessins d'architecture de Kléber, et de quatre photographies: école à Châtenois, hôtel-de-ville de Thann, clocher de Larivière, portail de l'église de Chèvremont.)

 

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 05:47

 

 

 

Le texte qui suit est tiré de l'ouvrage suivant:

St Albin Berville. Fragments oratoires et littéraires. Paris. Joubert, libraire de la Cour de cassation. 1845.

et plus particulièrement du:

 

"Rapport fait à la Société de la morale chrétienne, au nom du Comité des prisons et du Comité d'amélioration morale.".

 Berville fut avocat puis magistrat.

" ... Louis (je ne dois le désigner que par son prénom, car nous nous sommes interdit de nommer, et vous comprenez quelle juste délicatesse nous imposait cette réserve) est né à Pontoise en 1776. Marié et père de deux enfants, il y vivait tranquillement de son état de menuisier, lorsque le sort, auquel il avait trois fois échappé, l'appela enfin au service militaire. Le malheureux déserta pour revoir sa famille; puis, réduit à se cacher, fit de mauvaises connaissances, se laissa entraîner, devint complice d'un vol qualifié, et fut condamné par une cour criminelle à seize ans de travaux forcés. Il subit sa peine, se conduisit bien, et, libéré en 1823, revint dans sa ville natale, qu'il n'a plus quittée, reprendre son premier état.

Toutes les portes lui furent d'abord fermées; ses amis eux-mêmes refusèrent de le voir. Il végéta longtemps dans une misère profonde. Peu à peu, sa douceur, sa conduite régulière, sa fidélité lui ouvrirent l'entrée de quelques maisons Les préventions dont il était l'objet allèrent s'atténuant de jour en jour. L'ouvrage lui vint; l'estime générale lui vint aussi. On oublia l'ancien coupable pour ne plus voir que l'honnête homme, et récemment le maire de Pontoise écrivait de lui: "Si j'avais ma bourse à garder, c'est à lui que je la confierais."  Quelque temps auparavant, un des membres du tribunal nous avait écrit, presque dans les mêmes termes: "Je le choisirais entre vingt pour garder ma maison et mes armoires."

Ce retour au bien, si spontané, si complet, si soutenu, est quelque chose déjà de bien honorable. Ce n'est pourtant là que le prélude du récit que nous avons à vous offrir.

En ce même temps vivait à Pontoise une pauvre veuve dont la vie et les infortunes semblent tenir du roman. Fille d'un chimiste industrieux, inventeur d'un système d'éclairage qui porte son nom, elle tomba, son père mort, aux mains d'un tuteur infidèle qui s'empara de son bien et l'abandonna. Réduite à mendier sur les chemins, elle fut reconnue et recueillie par un parent, bon ecclésiastique, qui l'éleva, lui fit rendre une partie de son héritage, et l'établit en la mariant à un pharmacien. Bientôt elle resta veuve avec trois enfants en bas âge. La vente de son fonds la fit subsister quelque temps: cette ressource épuisée, elle vécut de son aiguille: tout à coup une maladie affreuse vint la frapper.

La famille entière allait périr de misère, quand la Providence lui suscita un appui. Et quel? l'ancien condamné, l'humble menuisier, qui n'était qu'un étranger pour elle, et qui, pauvre lui-même, vivait avec peine du travail de ses mains. La malheureuse veuve avait les deux jambes paralysées; lui, quittant ses travaux, venait chaque jour la prendre, et la portait sur ses bras au bain, à l'église, chez le médecin; puis, se dérobant une seconde fois à ses occupations, venait encore la reprendre et la reporter chez elle.

Cela dura quatre ans. Au bout de ce temps, le mal empira: la malade devint perclue de tous les membres, et tout son corps ne fut plus qu’une vaste plaie. Louis alors redoubla de soins. Trois fois le jour, lui, dont le temps était si cher, il laissait tout pour elle; il venait la lever, la panser, la remettre au lit. Les soins les plus rebutants, c’était lui encore qui les lui rendait. Ce n’est pas tout. Le bureau de bienfaisance ne pouvait disposer pour elle que de secours insuffisants; le pauvre journalier y suppléait de son épargne. Mainte fois la veuve eut besoin d’envoyer à Paris, soit pour des remèdes à préparer, soit pour d’autres nécessités; et lui, qui pour tout ce qui le touche s’est toujours soumis religieusement à la surveillance imposée aux condamnés, n’a pas craint de l’enfreindre pour elle, au risque de se faire arrêter et punir. Ce dévouement admirable s’est soutenu toujours le même durant douze années.

L’infortunée mourut. Ce fut Louis encore qui l’assista dans sa maladie. A ses derniers moments, il ne la quitta point; sa main lui ferma les yeux. L’heure fatale arrivée, il prit soin de ses funérailles, et lui fit don d’un cercueil, dernier présent que la mourante avait imploré de son affection.

Deux filles restaient, tristes orphelines, vouées dès leur naissance au malheur. Il les recueillit chez lui durant plusieurs mois. A force de démarches, il place l’aînée en apprentissage à Paris; plus tard, il la marie convenablement. L’autre reste sous sa tutelle; il la surveille comme un tendre père; tous les soirs, après son travail, il va la chercher et la reconduit chez elle. Dans toutes les relations de la société, cet excellent homme se montre le même. Partout il cherche à se rendre utile; tous les jours il fait estimer davantage sa probité, son dévouement, son courage. Et cette vie d’honneur et d’abnégation dure depuis vingt-deux ans!

Ne vous semble-t-il pas, Messieurs, qu’il est peut-être plus beau de se relever ainsi que de n’avoir failli jamais? L’homme resté toujours innocent n’a point d’effort à faire pour persévérer: tout lui vient en aide, l’habitude, l’opinion, la sainte virginité de la conscience. Mais celui qui, du sein de l’humiliation profonde, déjà touché par la contagion, déjà destitué de son rang dans la société des hommes, y remonte sans secours, sans conseils, sans appuis, par la seule force de son coeur et la vertu de son repentir, celui-là remporte vraiment une grande et noble victoire. On est tenté de s’écrier alors, avec le poète latin: Si non errâsset, fecerat ille minus.

Le Gouvernement en a pensé ainsi: averti par de hautes intercessions, il s’est empressé d’accorder à Louis sa réhabilitation légale. Après ce premier bienfait, ou plutôt après cette première justice, une autre restait à faire, proclamer sa réhabilitation morale. Cette justice nouvelle, notre Société a voulu s’en charger. Elle a décerné au menuisier de Pontoise un prix de 200 fr., récompense modeste comme nos ressources, modeste comme notre modeste Institut, mais qui, pour cela, n’en a pas moins de prix; car ce n’est point ici une question d’argent, et chacun a compris que nous voulions honorer la vertu et non la payer."

 

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 22:25

Un poète breton, Yann Nibor (Jean Albert Robin).

Né à Saint-Malo en 1857, décédé à La Chapelle-sur-Edre en 1947, Jean Albert Robin, marin, fut un poète et chansonnier apprécié. L’article ci-dessous, extrait de la Nouvelle Revue (numéro de janvier-février 1897) permet d’avoir une idée de son œuvre. On trouvera l’un de ses poèmes sur  le site Internet suivant :

http://www.lyc-hautil-jouy.ac-versailles.fr/spip.php?article1261

Jean-Louis Charvet.

«  YANN NIBOR, A ALGER.

La Société des beaux-arts a inauguré avec éclat la série de ses réunions d'hiver, grâce au concours d'Yann Nibor (M. Albert Robin), le poète chansonnier bien connu, dont quelques oeuvres ont paru dans la Nouvelle Revue. Le Barde des Mathurins, bien que venu pour quelques jours seulement en Algérie, s'est rendu avec empressement à l'invitation qui lui avait été faite, et, pendant toute une soirée, a tenu un auditoire d'élite sous le charme pénétrant de ses vers et de sa diction.

Yann Nibor est grand, robuste, aux épaules larges, aux traits vigoureusement dessinés, un vrai gabier. Toute sa physionomie exprime l'énergie, mais aussi la bonté. La voix est chaude et puissante: tantôt elle s'adoucit et prend des inflexions tendres ou tristes; tantôt elle éclate comme une sonnerie de clairon; tantôt elle se fait rauque comme le rugissement des lames qui déferlent sur les brisants; mais toujours elle est en harmonie avec l'œuvre du poète, cette peinture vivante de l'existence et des sentiments des marins, - surtout des marins bretons.

Ces poésies sont d'ordinaire naïves, quelquefois presque sauvages; mais elles produisent par leur simplicité même une impression profonde. On souffre du mal du pays avec le jeune Malouin qui regrette le clocher gris de son village, les maisons couvertes de chaume, les vaches rousses, les pommiers verts, l'auberge où l'on boit du bon cidre; on s'émeut avec lui au souvenir des vieux parents, de l'aïeule au chef branlant et de la promise qui n'a pas "un brin d'aisance", mais qui a "des masses d'amour". On partage l'anxiété de la femme du pêcheur à la pensée des dangers que font courir à son homme les bancs de Terre-Neuve ou les mers grises d'Islande; et lorsque, sur le vaste Océan calme ou en courroux, quelque drame attriste le bord, on croit y prendre parti: on tressaille au bruit sourd que fait, en heurtant le pont, le corps du pauvre gabier tombant du haut des vergues; on suit des yeux avec angoisse l'homme à la mer, dont les compagnons s'éloignent avec douleur, forcés par la tempête d'assister impuissants au funèbre repas des albatros.

Mais l'émotion que soulèvent ces tableaux si réalistes, si saisissants, est saine et réconfortante. Comme la brise vivifiante de la mer fouette les visages de ces humbles, un grand souffle d'honnêteté, de courage et de bonté gonfle leurs cœurs. Tendresse des vieux pour les "gas", respect des jeunes pour les anciens, dévouement envers les camarades et les chefs, résignation dans la douleur, énergie devant le danger, amour profond de la patrie, culte passionné du devoir et du drapeau, tels sont les sentiments et les vertus qui caractérisent les personnages d'Yann Nibor.

Aussi l'impression a-t-elle été très vive sur tous ceux qui ont eu la bonne fortune d'entendre, à la soirée des Beaux-Arts, l'auteur des Chansons et Récits de mer.

A.”

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 14:19

SAINT VEREDEME.

Nombreux furent les saints personnages de l’Eglise des premiers siècles de notre ère qui venaient d’Orient. L’un d’entre eux se nommait Veredéme, et succéda à Saint Agricol sur le siège épiscopal d’Avignon ; il remplit ces fonctions de l’an 700 à l’an 720. Je donne ci-dessous le récit édifiant de sa vie, tiré de l’ouvrage suivant : « Les vies des SS. Pères des déserts et des saintes solitaires d'Orient et d'Occident. Avec des Figures qui représentent l'austérité de leur vie, & leurs principales occupations. Tome quatrième. A Anvers. Se trouve à Amsterdam, Chez Pierre Brunel. M.DCCXIV. »

La grotte de Saint Veredéme se trouve dans la commune de Sanilhac (Gard). Il est le patron  des bergers de la plaine de la Crau et est invoqué contre la grêle et la sécheresse. Son compagnon, Saint Gilles, était né à Athènes.

Jean-Louis Charvet.

 

«  S. Veredéme. 8. Siecle.

Ce Saint étoit Grec de nation, & se trouvoit encore fort jeune, quand il se sentit enflâmé d'un violent desir pour la solitude: mais ses parens ne lui laissant pas la liberté de mener une vie aussi retirée qu'il l'eût voulu, il prit la résolution de passer en France, qui étoit alors le PaÏs le plus florissant en toutes choses. Il ne tarda pas à s'embarquer; & après avoir abordé à Marseille, il chercha quelque lieu solitaire où il pût fixer son séjour. Il passa le Rhône & le long de la riviere du Gar: il trouva le creux d'un rocher qu'il choisit pour sa demeure. Là pleinement dégagé du commerce des hommes, il ne s'occupoit que de Dieu. Il seroit impossible de raconter par combien de veilles, de jeûnes & d'autres austeritez il exerça son corps délicat dans cette solitude. Souvent de seules racines ameres faisoient toutes ses délices pour sa nourriture. On ne peut non plus exprimer les peines & les diverses illusions dont le demon le tourmenta: mais cet homme courageux, fondé sur la fermeté de la pierre, d'un seul signe de Croix faisoit évanouir tous ces Phantômes; & pour confondre davantage les demons, & mieux rendre inutiles leurs efforts, il faisoit de jour en jour de nouveaux progrès dans la vertu, & redoubloit ses prieres & sa penitence.

Après qu'il eut passé plusieurs années dans ces exercices austeres, il arriva qu'un Seigneur d'une famille Roiale, nommé Gilles, très-illustre par sa piété, quitta la Grece pour venir en France, pour pouvoir, loin de ses parens & de sa Patrie, vivre plus librement en Solitaire. Il aborda à Marseille, passa le Rhône, & chercha comme avoit fait nôtre Saint, une solitude où il pût se retirer. Dieu par une providence particuliere permit qu'il vint à la caverne de Veredéme, où trouvant l'Ermite, il eut beaucoup de joie, & le pria instamment de le recevoir avec lui pour l'amour de Dieu: il lui déclara qu'il venoit de de-là les mers pour être en France entierement separé des hommes: mais qu'avant de s'engager dans un genre de vie si difficile à soûtenir, il souhaitoit fort d'être instruit par quelque personne experimentée sur la maniere dont il falloit combattre contre les puissances de l'enfer.

Verdéme apprit avec plaisir qu'il venoit d'Orient, & le fit entrer dans sa caverne. Il lui témoigna le plus de tendresse qu'il put, & lui donna tous les enseignemens necessaires; non-seulement pour dégager parfaitement son esprit des sens & le tenir élevé sans cesse vers le Ciel, mais pour s'occuper saintement dans le désert.

Après que ces deux excellens hommes eurent vécu long-tems ensemble comme deux Anges sur la terre, Dieu voulant les montrer au monde comme deux modeles, leur confera le don des miracles. Plusieurs personnes affligées de differentes maladies, & plusieurs possedez vinrent les trouver, & du seul attouchement, ou de la voix de nos deux Ermites, ils s'en retournoient guéris. Un jour que S. Veredéme étoit absent, un paralitique fut apporté à leur caverne pour être soulagé par le merite de leurs prieres. Comme il ne s'y trouva que S. Gilles, ceux qui avoient apporté le malade le priérent de lui donner la guérison: ce Saint, plein d'une humilité sincere, répondit que ce n'étoit pas là son ouvrage, mais celui de son compagnon: & en effet S. Veredéme faisoit un si grand nombre de miracles, & avec des circonstances si merveilleuses, qu'il venoit à lui des troupes innombrables de gens, & son desert paroissoit quelquefois aussi peuplé qu'un Village ou qu'une Ville des plus remplies du monde. Ce fut pour cela que S. Gilles, qui ne vouloit pas se laisser surprendre aux tentations de la vaine gloire, abandonna le Maître charitable dont il avoit reçu de si salutaires instructions, & s'alla retirer dans un autre endroit. Pour S. Veredéme il demeura toûjours dans sa même solitude, par un ordre de la Providence divine, qui vouloit dans la suite l'élever à la dignité Episcopale.

En ce tems le Siege d'Avignon vint à vacquer, & l'on songea à l'élection d'un autre Pasteur. Tous ceux à qui il appartenoit de faire ce choix, élurent unanimement S. Veredéme, dont les miracles & la sainteté n'étoient pas seulement connues en cette Ville, mais dans toute la Province & dans tous les autres endroits de la France. Ainsi tout le Clergé de cette Ville vint avec beaucoup d'ordre & de ceremonie jusqu'à la caverne de nôtre Saint. Lorsqu'ils lui eurent déclaré que Dieu & tous les peuples d'Avignon l'avoient choisi pour Evêque, ils le priérent de vouloir bien venir avec eux, & de consentir à son élection. Le Saint qui n'avoit rien plus en horreur que les dignitez & l'élevation, répandit tout à coup un torrent de larmes, & commença à crier qu'il étoit indigne de cette place, d'un tel honneur & d'une telle charge: Laissez-moi, leur disoit-il, pleurer mes pechez dans cette caverne, & y perseverer jusqu'à la fin de mes jours, & choisissez un Pasteur qui merite plus de l'être que moi. Ces paroles ne faisoient encore qu'irriter davantage les desirs de ceux qui l'étoient venir quérir; ils le tirérent donc avec violence du creux de ce rocher, le conduisirent avec pompe jusques à Avignon, & le placérent sur la Chaire Episcopale. Depuis son ordination il ne changea rien à l'abstinence qu'il observoit auparavant. Je ne rapporterai point tout ce qu'il pratiqua de merveilleux dans cet emploi, ni les miracles surprenans qu'il opera, ils sont en trop grand nombre, & je croi qu'il est plus à propos de les laisser ensevelis dans le silence. Après que le Saint eut gouverné son Diocese pendant quelques années avec beaucoup de vigilance & de benediction, il alla plein de jours & de merites se réunir à JESUS-CHRIST, dans le séjour de la beatitude éternelle. »

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 03:17
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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 08:32

L'ESPINE (GUILLAUME-JOSEPH-FERDINAND, marquis de), né à Toulon, le 31 décembre 1820; président honoraire de la société d'agriculture et d'horticulture du département de Vaucluse. Issu d'une des plus anciennes familles du Comtat, qui, à diverses époques, donna à la marine des officiers distingués, M. de l'Espine a été, comme son père, officier de marine, chevalier de la Légion d'honneur. Après son mariage à Avignon, en 1848, avec Mlle Emilie de Beauchamp, il a donné sa démission d'officier et s'est établi à Avignon. Peu après, il a été adjoint au maire d'Avignon et membre de la commission administrative des hospices. En cette dernière qualité il provoqua et obtint que les religieuses de St-Joseph fussent réintégrées dans le service de l'hôpital Sainte-Marthe.
Membre de la société d'agriculture, il en a été le président de 1856 à 1888. Sous sa présidence, cette société a acquis une grande notoriété et le bulletin périodique qu'elle publie a été et n'a cessé d'être remarqué. Le bulletin de 1887 contient le relevé des travaux accomplis, pendant plus de trente ans, sous l'impulsion éclairée de son président. En toute justice, il faut citer en première ligne: l'organisation à Avignon d'un établissement d'essai précoce de vers à soie, dès que la maladie de la précieuse chenille prit un caractère chronique; l'envoi de délégués en Bulgarie et dans l'Australie, pour étudier le grainage du ver à soie et pour en rapporter de bonnes graines. Plus tard, M. le marquis de l'Espine a été d'une activité des plus louables, soit pour la plantation de vignes françaises soumises à la submersion ou cultivées dans les sables, soit encore pour la propagation des cépages américains. Pendant ses trente années de présidence, il a mis avec désintéressement toute son intelligence au service des progrès de l'agriculture dans notre région rudement éprouvée (soie, vigne, garance), heureux de montrer sa pratique agricole de tous les jours sur son vaste domaine de Montblanc, commune de Maussane (Bouches-du-Rhône).
La société d’agriculture ayant introduit dans les statuts une modification faisant obligation de renouveler, tous les trois ans, les membres de son bureau, sans exception, M. de l’Espine a été nommé, à l’unanimité, président honoraire à vie. (Voy. Bulletin de cette Société, année 1887, page 401).
Source: A. Aubert. Les Vauclusiens ou dictionnaire biographique spécial au département de Vaucluse. Séguin frères. Avignon. Supplément. 1892.

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 19:47

Pierre Belon (1517-1564).

 

Pierre Belon naquit en 1517 au hameau de la Soulletière (Sarthe); il fut remarqué pour son goût pour l'étude par René du Bellay, évêque du Mans et grand amateur d'horticulture, et alla étudier la médecine à Paris. Il y devint l'ami du poète Ronsard. Après avoir été reçu docteur, il visita l'Allemagne en compagnie du botaniste Valerius Cordus. Au retour de son voyage, il fut arrêté sous les murs de Thionville, occupée par les Espagnols; on l'accusait en effet d'être partisan des doctrines des Réformateurs. Seule l'intervention d'un ami de Ronsard lui permit de recouvrer la liberté.

De retour à Paris, il fut remarqué par le cardinal de Tournon, protecteur des sciences, qui lui donna un logement à l'abbaye de Saint-Germain, et lui permit de réaliser son rêve le plus cher: un voyage d'étude en Orient.

Il partit de Paris en 1546 et, pendant quatre ans, visita la Grèce, l'Asie Mineure, l'Egypte ; il y connut l’ambassadeur de France auprès de Soliman le Magnifique, Gabriel de Luetz, monsieur d’Aramn (voir mon article sur ce personnage) . Il revint en France par Rome où il rencontra deux zoologistes célèbres, Rondelet et Salviani, ainsi que son protecteur, le cardinal de Tournon.

A Paris, il fut gratifié d'une pension par le Roi, et logé dans le château de Madrid, construit par François I° dans le bois de Boulogne. Il fut tué, dans des circonstances mal définies (peut-être par des voleurs), en avril 1564, dans le bois de Boulogne.

Il avait publié notamment un récit de ses voyages en Orient et plusieurs ouvrages de sciences naturelles, sur les poissons, les arbres, les oiseaux, les plantes.

Il avait introduit en France le cèdre du Liban, envoyé des graines de tabac à Nicot, créé les jardins botaniques de René et Jean du Bellay en 1540, soit plus de cent ans avant la fondation du Jardin des Plantes de Paris.

Jean-Louis Charvet.

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