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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 20:13

Joseph Talon, de Saint-Saturnin-lès-Apt, « industriel » de la truffe.

Au hasard de mes lectures, je découvris les renseignements suivants, dans l’article intitulé « Au pays des truffes », d’Henri Coupin, paru dans la revue « Le Monde Moderne », numéro de mars 1901 :

« L’an X de la République française, savoir en 1802, suivant quelques-uns, seulement vers 1808 ou 1810, suivant d’autres, Joseph Talon, fils de Pierre, de Saint-Saturnin-les-Apt, sema des glands dans une parcelle rocailleuse de terre avoisinant sa maison. Quelques années plus tard, il récoltait des truffes sous ses petits chênes : le rusé paysan avait reconnu la valeur de sa découverte, qu’il résolut d’exploiter secrètement, en la dissimulant. Ayant acheté des terres sans valeur, de son entourage, il y fit des peuplements avec les glands qu’il récoltait, en se cachant, sur tous les chênes ayant truffière à leur pied, et bientôt, il put faire d’abondantes récoltes de truffes. Mais le fils de Pierre avait un cousin, Joseph Talon, fils d’Antoine, non moins madré, qui surprit son secret, acheta aussi des rocailles à bon marché, planta des glands et eut beaucoup de truffes ; ce que firent dès lors tous ses voisins. Bientôt on ne comptait plus les truffières ainsi obtenues dans les départements de Vaucluse et des Basses-Alpes. »

Une information de plus sur le mode de vie d’une partie de ma famille maternelle, à St Saturnin.

Pour les amateurs de généalogie, je signale que l’on trouve cette personne dans le précieux site de Robert Rey sur GENEANET.

Jean-Louis Charvet.

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 09:39
Modeste contribution à la paix des ménages (par la cuisine).
Du volume de l’Encyclopédie populaire illustrée consacré à la cuisine (Paris 1899), j’extrais les lignes suivantes de l’article « Art culinaire en France » :
« … Combien il y a de jeunes femmes qui n’ont pas eu les moindres notions culinaires avant leur mariage ? Le nombre en est grand, et grand est leur embarras lorsqu’elles sont mises ...
tout à coup en face de la préparation des repas de leur ménage. Elles apprennent tant bien que mal l’apprêt et la cuisson d’un pot-au-feu, d’un bifteck, d’une côtelette, et c’est tout. L’estomac se fatigue des aliments trop souvent répétés et mal cuisinés, puis vient l’inappétence, le dégoût, la dyspepsie, l’indigestion, tous inconvénients nuisibles à la santé. Tandis que la variété des mets conserve l’appétit et évite les indispositions.
… Si un homme, habitué à la mauvaise cuisine, trouve un bon repas ailleurs, il y retourne, et petit à petit, sans préméditation, mais par besoin de l’estomac, il délaisse son intérieur. De là des plaintes de la femme et la bisbille entre les époux. A qui la faute, sinon à la femme qui n’a pas su s’acquitter convenablement de la tâche qui lui incombe ? »
De tels propos, aussi anciens sans doute que l’institution des belles-mères, sont toujours tenus de nos jours. Il conviendrait sans doute de les moderniser, le partage des tâches ménagères étant (légèrement) différent de ce qu’il était il y a 113 ans. On peut aujourd’hui inviter les hommes à soigner leur conjoint(e) « aux petits oignons » pour le (la) conserver fidèle.
A l’approche des fêtes de fin d’année, j’offre à mes lecteurs la recette du foie gras aux truffes, tirée du même ouvrage :
« Le foie d’oie est moins délicat que le foie de canard, mais il a un précieux avantage : il fond moins à la cuisson. Ce délicat morceau est des plus difficiles à cuire, et provoque des lamentations homériques quand, le moment venu de le servir, on constate avec une réelle stupéfaction qu’il a fondu. Afin d’éviter ce désagrément, il faut choisir le foie un peu fort, de 600 à 800 gr., blanc, pas trop sec, le doigt laissant l’empreinte d’une cupule au toucher. Pour le cuire, on doit l’envelopper de bardes de lard minces, ou de crépinette de porc frais ; le ficeler et le poser dans une casserole où il entre un peu juste ; le recouvrir de saindoux vierge, si on ne possède de la graisse d’oie ; ajouter un bouquet garni, quelques grains de poivre et les pelures de 100 gr. De truffes fraîches. Cuire au four doux et au bain-marie pendant une heure et demie.
Cuisson de la truffe. 2 décil. de bon jus, 1 de madère, un peu de cognac, sel et poivre. Ajouter la truffe escalopée en lames ou entière, clore hermétiquement et cuire dix minutes.
La sauce. Fondre 30 gr. de beurre, y mêler 20 gr. de farine, roussir un peu, mouiller avec la cuisson des truffes et remuer une minute.
Service. Enlever les bardes du foie avec soin afin de ne pas le blesser ; le poser sur un plat rond, arroser avec le quart de la sauce, servir le reste en saucière.
Le foie se découpe à la cuiller. »
J’espère que cette invitation à essayer cette recette ne provoquera aucune scène de ménage, due à la maladresse de l’exécutant (e), ou à un débat sur le sort des volatiles qui nous procurent tant de délices ; en ce qui concerne ce dernier point, j’invite mes lecteurs à consulter, pour débuter leurs réflexions, le site Internet suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Controverses_sur_le_gavage_des_oies_et_des_canards
Jean-Louis Charvet.
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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 13:19

Carême et ramadan.

Ce mois d'août aura été pour les musulmans celui du ramadan, particulièrement pénible en cette saison, lorsqu'il est rigoureusement observé. Cette pratique n'est pas une invention de Mahomet, on la retrouve, sous des modalités diverses, dans nombre de religions, y compris les plus "exotiques".

Pour les catholiques lui est consacré un chapitre du code canonique de l'Église intitulé: Les jours de pénitence qui est particulièrement intéressant, car il donne l'esprit de la loi:

" Can. 1249 - Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s'adonneront d'une manière spéciale à la prière et pratiqueront des oeuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l'abstinence selon les canons suivants.

Can. 1250 - Les jours et temps de pénitence pour l'Église tout entière sont chaque vendredi de toute l'année et le temps du Carême.

Can. 1251 - L'abstinence de viande ou d'une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l'année, à moins qu'il ne tombe l'un des jours marqués comme solennité; mais l'abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus Christ.

Can. 1252 - Sont tenus par la loi de l'abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans révolus; mais sont liés par la loi du jeûne tous les fidèles majeurs jusqu'à la soixantième année commencée. Les pasteurs d'âmes et les parents veilleront cependant à ce que les jeunes dispensés de la loi du jeûne et de l'abstinence en raison de leur âge soient formés au vrai sens de la pénitence.

Can. 1253 - La conférence des Évêques peut préciser davantage les modalités d'observance du jeûne et de l'abstinence, ainsi que les autres formes de pénitence, surtout les oeuvres de charité et les exercices de piété qui peuvent tenir lieu en tout ou en partie de l'abstinence et du jeûne. "

Les catholiques pratiquants (ils ne le sont pas tous) sont-ils conscients de la logique subtile qui a présidé à l'élaboration de ces textes, du travail qu'ont effectué depuis vingt siècles les théologiens pour parvenir à leur rédaction actuelle?

En ce qui concerne le ramadan, la règle est que les musulmans pratiquants (ils ne le sont pas tous), doivent, de l'aube au crépuscule, s'abstenir de nourriture, de boisson, de relations sexuelles, de tabac. En dépit d'une croyance largement répandue, l'observance de cette règle appelle également des nuances, des distinctions.

Les musulmans et les catholiques (je ne dis pas les chrétiens car, si les orthodoxes pratiquent aussi le carême, je ne sais les usages des protestants en la matière), les musulmans et les catholiques, dis-je, ne font que se conformer, pour l'essentiel, aux prescriptions de la Bible (je veux dire ce que les chrétiens appellent l'Ancien Testament). En particulier, dans le livre du Lévitique, est prescrit le jeûne au jour des Expiations.

Les juifs pratiquants (ils ne le sont pas tous) observent donc aussi le jeûne à l'occasion de plusieurs fêtes; je ne doute pas que les rabbins tempèrent la rigueur de cette pratique en fonction de catégories de personnes, de circonstances, comme le font les sages des cultes catholique et musulman.

Ces sages, au nombre desquels on peut compter, pour les catholiques, les casuistes, sont parfois tombés dans des finesses qui peuvent fournir des armes à ceux que la religion insupporte. On s'est demandé par exemple si le chocolat était permis en période de jeûne, on a distingué les palmipèdes en catégories, viande grasse ou viande maigre, etc.

On peut sourire, ou se moquer de ces interrogations, des réponses qui leur ont été apportées.

Mais ne pensez-vous pas que, sans parler de leurs valeurs d'effort, de partage et de tempérance, les jeûnes religieux, lorsqu'ils sont pratiqués avec discernement, et non mécaniquement, sont moins stupides que les régimes, souvent inefficaces à long terme, parfois dangereux, que s'infligent nombre de femmes, et, de plus en plus, d'hommes, notamment lorsque l'été arrive et qu'ils se croient obligés d'exposer sur les plages leur anatomie?

Jean-Louis Charvet.

 

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 07:00

Les Canards d'eau.

 

Mgr l'Évêque de Montpellier, consulté de divers côtés, promulgue de nouveau l'extrait suivant du Mandement de Mgr de Saint-Simon, évêque d'Agde, pour le Carême de 1784:

 

 

Extrait du Mandement de Mgr l'évêque d'Agde,

pour le Carême de 1784.

 

 

"On demande si, les jours d'abstinence, il est permis de manger de certains oiseaux aquatiques. On convient assez généralement que cette question doit être décidée plutôt par l'usage que par les principes de la physique. Mais l'usage lui-même n'est ni bien connu ni bien uniforme. Désirant donc fixer la discipline de notre Diocèse à cet égard, Nous déclarons que dorénavant il est permis d'y manger, même en carême, de toute espèce d'oiseaux véritablement aquatiques, sans excepter la poule d'eau, le canard d'eau, la foulque, ni le molleton."

Et dans la note de la même page 7, on lit: "On appelle canards d'eau, les canards qui plongent dans l'eau, qui se nourrissent de poissons, de vers, d'insectes et de graines, qu'ils prennent sur les plantes au fond de l'eau et à la surface, ou sur le rivage. Les canards d'eau sont des aliments maigres; au contraire, les canards domestiques et les canards sauvages dits cols-verts, sont des aliments gras; ils ne plongent que la tête, et vivent le plus ordinairement hors de l'eau.

Les canards d'eau connus le plus généralement en Languedoc comme aliment maigre sont: 1° le Bouisse, 2° la Queue-d'Hironde, 3° le Cauquillon, 4° le Siffleur, 5° le Quiérat ou Cuillerat, 6° le Foulque ou la Foulque, 7° la Macreuse, 8° la Cabrèle, 9° le Plongeur, 10° le Cormarin, 11° le Plaou, 12° le Maou-Maridat, 13° le Gouéland ou Gavette, 14° le Mouchet ou petit Gouéland, 15° la Sarcelle, 16° le Martin-pêcheur.

Le Flamand ou Phénicoptère, quoique regardé comme oiseau aquatique, doit être rangé parmi les aliments gras, avec les canards sauvages dits Cols-verts".

Semaine religieuse du diocèse d'Avignon et revue des bibliothèques paroissiales. 7 mars 1885.

 

 

N.B. Grâce au Trésor du félibrige de Frédéric Mistral, j'ai pu identifier certains des oiseaux dont il est question plus haut:

- le Bouisse (Bouis, boui, bui, nom que portent plusieurs canards sauvages, et particulièrement, le canard garrot, anas clangula, v. bouis-blanc, et le canard à iris blanc, anas leucophtalmos, v. canard-varia);

- la Cabrèle (cabrello: bièvre, grand harle, mergus merganser, oiseau, v. ganche, ressaire, sardinié);

- le Cormarin (corb-marin, corb-mari: italien corvo marino, cormoran, oiseau de marais, v. escorpi);

- le Maou-Maridat (Mau-marida, mal-maridat, guillemot à capuchon, grand guillemot, colymbus troïle, C. pica; pingoin commun, alca tarda, oiseaux de passage, v. martinot).

Jean-Louis Charvet.

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 07:51

Lu dans le "Démocrate de Vaucluse du 17/10/1869:

Le dîner qui sera offert à l'impératrice le soir de son arrivée à Constantinople donnera une idée des munificences du sultan pendant que durera le séjour. Le service de ce dîner vaut un million, et le dîner lui-même coûtera encore plus cher. Parmi les mets qui figureront sur la table impériale se trouvera un plat composé entièrement de cervelles d'autruches. Or, on sait que l'autruche a la réputation d'avoir une très petite cervelle. Il en faudra donc une très grande quantité. A cet effet, le sultan a fait des commandes considérables, et hier à Marseille on embarquait une quarantaine de ces rares volatiles.

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 19:34

 

Un malheureux atteint de faim canine se donne tous les jours en spectacle aux environs de la Bourse, à Marseille, dévorant d'énormes quantités de viande crue, dégoûtante de sang, et force chats dont la chair, à ce qu'il paraît, a pour son appétit insatiable un attrait particulier. On porte jusqu'à 20 kilogrammes la quantité de viande qu'il dévore ainsi dans un jour.

Le Conciliateur (journal vauclusien). N° 69. Samedi 4 mai 1850.

 

Faim canine, Maladie dans laquelle on a toujours faim, sans pouvoir se rassasier. On le dit aussi, familièrement, d'une très-grande faim. Dictionnaire de l'Académie française, 6° édition, 1835.

 

Que vais-je faire de ceci?

Jean-Louis Charvet,

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 22:29

Un voyage gastronomique dans le temps.

 

 

Il en faut peu, parfois, pour voyager dans le temps. J'ai acquis au marché aux livres anciens, cours Jean Jaurès, le Livre de recettes culinaires offert par les Établissements Cabassu, rue Bonneterie (face les Halles): 239 pages de recettes, mais aussi de publicités et de textes sur les traditions gastronomiques provençales.

Un livre de culture, celle de tous les jours, d'un mode de vie qui était celui de nos parents ou grands-parents.

Sans date, mais postérieur à 1933.

 

On pouvait alors déguster, notamment dans les cabarets de la Barthelasse, des poissons du Rhône: aloses, ânes (goujons), anguilles, barbeaux, et aussi les écrevisses de la Sorgue, qui précédaient sur ces humbles tables grillades de boeuf, ortolans, becfigues, cailles, perdreaux, accompagnés d'asperges vertes de Lauris, pois fins de Cavaillon, artichauts à la barigoule, avant de terminer le festin par des fromages de pays et des fruits; le tout, bien entendu, arrosé de Châteauneuf-du-Pape.

Des chasseurs audacieux ou téméraires, ou malchanceux, mangeaient macreuses, chouettes, couleuvres, écureuils...

 

Plus exotique, encore, cette mention, suivant la recette de la selle de chevreuil:

 

Le sanglier.

Ainsi que l'ours

 

, se prépare de même, en prolongeant la marinade d'au moins deux jours. Le temps de rôtissage des viandes se rapporte à celui de la viande de boeuf.

Pour terminer cette brève évocation des moeurs culinaires de nos anciens, un menu et deux recettes tirés de ce précieux ouvrage:

 

Hors d'oeuvres variés

Dorades grillées au Fenouil

Haricots verts au beurre

Gigot d'agneau rôti

Pommes sautées

Fromage

Dessert

 

Alose à l'avignonnaise.

Passer à l'huile 700 grammes d'oseille fraîche ciselée, additionnée d'un gros oignon haché, 3 ou 4 tomates pressées et hachées et pointe d'ail écrasé. Assaisonner de sel et de poivre et ajouter finalement du persil haché et une petite poignée de mie de pain fraîche pour lier le tout.

En même temps, faire rissoler l'Alose avec de l'huile dans un plat en terre muni d'un couvercle.

 

 

Bouillabaisse de Morue (pour 10 personnes). Morue à l'Avignonnaise.

Avec 1 décilitre et demi d'huile, faire revenir sans laisser colorer 125 grammes d'oignon, 25 grammes de blanc de poireau et 25 grammes d'ail haché. Ajouter: 1 litre trois quarts d'eau, 5 grammes de sel, 2 grammes de poivre, 10 ou 15 fléchettes de safran et un fort bouquet garni.

Faire prendre l'ébullition, laisser bouillir cinq minutes et ajouter 5 pommes de terre Hollande coupées en grosses rondelles. Au bout de douze minutes, mettre la Morue, soit 2 kilogrammes 500 (choisie et dessalée comme il est dit ci-dessus) coupée en carrés de 4 à 5 centimètres de côté, et un décilitre d'huile. Continuer la cuisson, à ébullition vive pendant un quart d'heure. Quelques secondes avant la fin de la cuisson, jeter dans la Bouillabaisse une cuillerée de persil concassé. Dresser en timbale ou en plat creux. Servir en même temps, sur un autre plat, des tranches de pain rassi, frottées et humectées de court-bouillon de la Bouillabaisse.

 

 

Bon appétit!

Jean-Louis Charvet, décembre 2007.

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