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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 22:16

Extrait du journal Le Magasin pittoresque de 1833.

 

 " La cour des miracles.

... Les Courtauds de Boutange, semi-mendians qui n'avaient le droit de mendier et de filouter que pendant l'hiver.

Les Capons, chargés de mendier dans les cabarets et dans les lieux publics et de rassemblement; d'engager les passans au jeu en feignant de perdre leur argent contre quelques camarades qui leur servaient de compères.

Les Francs-mitoux, qui contrefaisaient les malades, et portaient l'art de se trouver mal dans les rues à un tel degré de perfection qu'ils trompaient même les médecins qui se présentaient pour les secourir.

Les Hubains. Ils étaient tous porteurs d'un certificat constatant qu'ils avaient été guéris de la rage par l'intercession de saint Hubert, dont la puissance à cet égard était si grande que, du temps de Henri Etienne, un moine ne craignait pas d'affirmer que si le Saint-Esprit était mordu par un chien enragé, il serait forcé de faire le pèlerinage de Saint-Hubert-des-Ardennes pour être guéri de la rage.

Les Mercandiers. C'étaient ces grands pendards qui allaient d'ordinaire par les rues deux à deux, vêtus d'un bon pourpoint et de mauvaises chausses, criant qu'ils étaient de bons marchands ruinés par les guerres, par le feu, ou par d'autres accidens.

Les Malingreux. C'étaient encore des malades simulés; ils se disaient  hydropiques, ou se couvraient les bras, les jambes et le corps d'ulcères factices. Ils demandaient l'aumône dans les églises, afin, disaient-ils, de réunir la petite somme nécessaire pour entreprendre le pèlerinage qui devait les guérir.

Les Millards. Ils étaient munis d'un grand bissac dans lequel ils mettaient les provisions qu'arrachaient leurs importunités. C'étaient les pourvoyeurs de la société.

Les Marjauds. C'étaient d'autres gueux dont les femmes se décoraient du titre de marquises.

Les Narquois ou Drilles. Ils se recrutaient parmi les soldats, et demandaient, l'épée au côté, une aumône qu'il pouvait être dangereux de leur refuser.

Les Orphelins. C'étaient de jeunes garçons presque nus, chargés de paraître gelés et de trembler de froid, même en été.

Les Piètres. Ils contrefaisaient les estropiés, et marchaient toujours avec des béquilles.

Les Polissons. Ils marchaient quatre à  quatre, vêtus d'un pourpoint, mais sans chemise, avec un chapeau sans fond et une bouteille sur le côté.

Les Rifodés. Ceux-là étaient toujours accompagnés de femmes et d'enfants. Ils portaient un certificat qui attestait que le feu du ciel avait détruit leur maison, leur mobilier qui, bien entendu, n'avaient jamais existé.

Les Coquillards. C'étaient des pèlerins couverts de coquilles, qui demandaient l'aumône afin, disaient-ils, de pouvoir continuer leur voyage.

Les Callots étaient des espèces de pèlerins sédentaires, choisis parmi ceux qui avaient de belles chevelures, et qui passaient pour avoir été guéris de la teigne en se rendant à Flavigny, en Bourgogne, où sainte Reine opérait des prodiges.

Les Cagous ou Archi-Suppôts. On donnait ce nom aux professeurs chargés d'enseigner l'argot, et d'instruire les novices dans l'art de couper les bourses, de faire le mouchoir, de créer des plaies factices, etc.

Enfin les Sabouleux. Ces mendians se roulaient à terre comme s'ils étaient épileptiques, et jetaient de l'écume au moyen d'un morceau de savon qu'ils gardaient dans la bouche."

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