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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 15:10

 

 

MINIATURES MUNICH 001

 

Miniature extraite d'un ouvrage flamand du XV° siècle.

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 08:11

FLORENCE-CHAPELLE-CORPORATIONS-002.jpgFLORENCE-CHAPELLE-CORPORATIONS-001-1.jpg        

 

 

En lisant le livre très bien documenté et très bien illustré de J Fattorusso sur Florence, publié dans cette ville en  1953, je découvre l'existence d'une église qui intéressera ceux qui, comme moi, étudient l'histoire des corporations. Bâti entre 1337 et 1404, ce monument offre en effet la particularité d'être décoré, à l'extérieur, de niches contenant des statues représentant les saints patrons de différentes corporations, statues exécutées par plusieurs artistes, dont certains très célèbres, tels Donatello et Ghiberti.

Le tableau qui suit répertorie ces corporations et leurs patrons.

 

 

Bouchers

Saint Pierre

Cordonniers

Saint Philippe

Maçons, briquetiers, charpentiers, forgerons

Quatre saints (les Quatre Couronnés)

Armuriers

Saint Georges

Banquiers

Saint Mathieu

Tisseurs de soie

Saint Eloi

Marchands de lin

Saint Marc

Fourreurs

Saint Jacques

Médecins et pharmaciens

La Vierge et l'Enfant

Tisserands de soie

Saint Jean l'Evangéliste

Marchands de drap

Saint Jean Baptiste

Marchands

Le Christ et saint Thomas

Juges et notaires

Saint Luc

 

 

Je donne ci-dessus copie des deux pages consacrés à ce sujet par cet auteur.

Pour voir des photos de meilleur qualité, allez sur internet.

Jean-Louis Charvet.

 


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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 23:29

PECHEURS.jpg

 

SEMEUR.jpg

 

VENDANGEUR.jpg

 

MOISSONNEURS.jpg

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 05:45

signatures-artisans-moyen-age.jpg

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 19:45

Extrait du journal Le Magasin pittoresque de novembre 1860. Ludwig Uhland (1787-1862) était un poète allemand.

 

«  Le chant du charpentier.

Poésie par Uhland.

La maison neuve est debout, elle n'est encore ni couverte, ni murée; d'en haut, de toutes parts, peuvent y entrer la pluie et le soleil; c'est l'heure d'invoquer le maître du monde. Que la voûte du ciel envoie salut et bénédiction sur cette maison ouverte! Qu'il fasse descendre l'abondance dans le grenier; dans les chambres, l'amour du travail et les saintes pensées; dans la cuisine, l'économie et la propreté; dans l'étable, la santé! Qu'il donne au vin du cellier les vertus bienfaisantes; qu'il veuille bénir les fenêtres pour que rien de profane ne puisse entrer! et que bientôt sur ce seuil neuf viennent s'ébattre de gracieux petits enfants! Maintenant, compagnons, couvrez et murez; la bénédiction de Dieu est dans la maison. »

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 16:03

.Les saints patrons des corporations; extrait d'un article du journal Le Magasin pittoresque de jullet 1859.

 

".. Il est assez difficile quelquefois d'apercevoir le rapport qui peut exister entre les patrons et les confréries; par exemple, pourquoi les colporteurs d'édits, d'almanachs et choses telles, les botteleurs de foin, ont également pour patron saint Charlemagne; pourquoi saint Jean-Baptiste est celui des passeurs en peaux, des tonneliers et avaleurs de vin, des fourbisseurs, des ramoneurs de cheminées; pourquoi la sainte Vierge est la patronne des gagne-deniers sur l'eau, des faiseurs d'aiguilles, des rôtisseurs, des tondeurs de drap, des compagnons corroyeurs, etc. "

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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 20:24

PROCESSION-STRASBOURG-1840.jpg

 

Ci-dessous de larges extaits d'un article paru dans Le Musée des familles de juillet 1843 (orthographe et ponctuation de l'époque conservées).

 

 

" Procession industrielle de Strasbourg.

Chaque partie de la France a ses fêtes nationales et ses marches ou processions populaires. Un pareil genre de spectacle offre trop de splendeur et de magnificence pour ne point exciter partout un vif enthousiasme et une curiosité passionnée.

Le Musée des Familles a non-seulement donné la description des fêtes du département du Nord et de la Provence, mais encore il a exhumé d'antiques souvenirs, et, d'après des documens authentiques, il a publié, avec une exacte minutie, la gravure et le programme de la procession célébrée à Gand pour la naissance de l'empereur Charles-Quint.

Aujourd'hui, il va compléter ou plutôt continuer ces curieuses études par des détails sur le cortège industriel organisé à Strasbourg lors de l'inauguration de la statue de Guttemberg, au mois de juin 1840.

De loin, on apercevait une masse confuse, brillante, étrange, précédée d'une musique militaire, au-devant de laquelle étincelaient les baïonnettes d'un régiment tout entier, et que dominait la bannière de la ville, entre deux drapeaux aux couleurs nationales. A mesure que le cortège s'approchait, il prenait un caractère plus distinct; en saisissant chacun des détails, on s'étonnait de leur originalité et de leur goût, presque toujours irréprochable et toujours ingénieux.

C'était d'abord l'école industrielle avec ses blouses de toile écrue jaune et ses jolies casquettes bleues, à bande de velours noir et à écusson de cuivre. Dix des plus jeunes élèves tenaient des devises et des instruments de mathématiques; d'autres, distingués par des tabliers bleus, portaient des chevalets avec un ouvrage commencé, à côté du modèle en plâtre. Lors d'une halte, ces élèves plaçaient leurs chevalets en cercle et figuraient un atelier dans lequel ils se mettaient à travailler.

Les ouvriers lithographes faisaient flotter une bannière sur laquelle on avait peint une presse; un brancard, soutenu par les tourneurs, montrait un enfant qui travaillait; six chevaux traînaient la forge des forgerons, qui travaillaient le fer au milieu des nuages de la fumée. Un cheval blanc, richement harnaché, caractérisait les selliers; une étoile en verres de couleur, large de plus d'un mètre, annonçait les vitriers et semblait guider quatre jeunes filles vêtues de blanc. L'antique bannière de l'ancienne corporation des peintres doreurs précédait un brancard sur lequel un fils de maître, en costume du temps de Henri IV, se tenait fièrement. Les tamisiers avaient deux tamis dont le tissu de crin représentait la statue de Guttemberg; venaient après cala les serruriers.

Ceux-ci promenaient une galerie de fer, tandis que les maréchaux-ferrans et les tailleurs de lime portaient en guise de bannière un grand fer à cheval en fer-blanc doré, combiné avec des outils de taillanderie, et monté sur une hampe, le long de laquelle descendaient d'immenses guirlandes de fleurs. On admirait en outre une forge de campagne pavoisée de guirlandes et de drapeaux aux couleurs nationales, traînée par six chevaux blancs ornés de panaches et de rubans tricolores, et montés par deux postillons en grande tenue. Sur l'avant-train de la voiture avait été établi un arc de triomphe reposant sur quatre colonnes sillonnées de flammes. Dans la partie supérieure de cet arc de triomphe figurait, en lettres de cuivre poli et formant le demi-cercle, le nom de Guttemberg, avec le millésime 1840. Des deux côtés du portique on voyait suspendus, en guise de trophées, des fers à cheval, des limes et d'autres outils de taillandier. Le faîte était couronné d'une flamme dorée.

Des deux côtés de la forge marchaient cinq jeunes gens, les bras nus, en tabliers de cuir; ils portaient sur l'épaule de grands matreaux de forge. L'un tirait le soufflet, et les quatre autres, à chaque halte, descendaient l'enclume de la voiture et forgeaient alternativement des fers à cheval.

Le char des ferblantiers supportait un pavillon grec avec des jets d'eau; les chaudronniers portaient à bras une machine à distiller et une pompe à incendie. Vingt jeunes filles étalaient aux regards, dans leurs corbeilles d'osier, les plus beaux fruits des jardiniers; chacune d'entre elles était parée du tablier en taffetas bleu, de la robe blanche, et de la corbeille brodée en argent qui, de temps immémorial, caractérisent les jardinières strasbourgeoises. Il y avait, en outre, une voiture d'osier chargée de gerbes, et une charrue avec quatre vigoureux chevaux.

Huit jeunes garçons, portant des ustensiles de jardinage, précédaient le char peint en vert des fleuristes. (Suit la liste des plantes ornant ce char.)

... Faut-il dire encore les pyramides d'étoffes des teinturiers, les draperies blanches des tisserands, le mât hérissé de cordages des cordiers, la bannière en maroquin rouge des tanneurs? Les cordonniers, avec leur collection de chaussures, formaient une sorte de musée historique. Au milieu, une énorme botte en cuir verni, haute de plus d'un mètre, et mue par des ressorts cachés, tournait sur elle-même et semblait se mettre en marche, tandis que de petites bottines rouges sortaient de ses flancs comme d'une corne d'abondance.

Place aux coiffeurs! Ils promènent un baldaquin élégamment drapé d'étoffes bleues et blanches, garni tout autour d'une guirlande de roses et surmonté de quatre colonnes dorées, qu'entourent des guirlandes. Ces colonnes, en s'entrelaçant par le haut, forment un dôme au-dessous duquel se tient assise, sur une espèce de trône recouvert d'étoffe de soie blanche, une charmante petite fille de six ans, aux longs cheveux blonds, élégamment coiffée: une couronne de feuillage entremêlé de fleurs rouges et de glands d'or, ceint son front.

Les tailleurs ont revêtu les costumes qui caractérisent l'époque à laquelle vivait Guttemberg; les menuisiers exposent à l'admiration des passans un coffre-fort en bois de cerisier, chef-d'œuvre de sculpture; trois roues caractérisent les charrons; on reconnaît les tonneliers à des danseurs qui brandissent des cerceaux et à un baquet surmonté d'un tonneau ovale. Le tonneau laisse voir, dans certaines de ses parties, une cage pleine d'oiseaux; il n'en contient pas moins trois espèces de vin, que l'on fait couler à volonté, par le même robinet. Des bergers, des bergères, des moutons et deux énormes bœufs annoncent les bouchers. Les meuniers et les boulangers amènent un véritable moulin qui fonctionne et qui produit de la farine; un four suit le moulin, et des boulangers pétrissent et cuisent des pains. Les pêcheurs traînent une nacelle, dans laquelle nagent une lotte gigantesque et une monstrueuse carpe du Rhin. Les confiseurs portent un temple haut d'un mètre, construit en sucre blanc et pavé de bonbons de diverses couleurs.

C'est également à un temple, mais à un temple en écaille et couronné par une galerie de peignes, qu'on reconnaît les marchands de ces objets de toilette. Un fauteuil gothique personnifie les fabricans de chaises; un édifice en ivoire, les tourneurs; un modèle du comble de la Halle-au-Blé, les charpentiers; un escalier tournant, les maçons; une réduction des pyramides de la cathédrale de Strasbourg, les sculpteurs; une statuette de l'Alsace, les plâtriers, et un tour, mis en oeuvre par un maître-ouvrier, les potiers et les fabricans de poêles.

Le symbole des tapissiers consistait dans divers meubles; celui des papetiers, dans une papeterie véritable, avec ses cuves, son séchoir et sa presse; la presse des lithographes imprimait des portraits de Senefelder; les relieurs montraient divers livres rares, et, entre autres, la Bible de Jean Mentelin, imprimée à Strasbourg en 1466.

Quant aux typographes, on célébrait la fête du créateur de leur industrie, et ils devaient victorieusement lutter avec les autres corporations. Voici les dispositions qu'ils avaient prises:

Onze enfans d'ouvriers portaient une bannière avec ces mots: Loterie typographique.

 Ils étaient suivis de leurs parens et des membres du comité de la loterie typographique.

Venait ensuite un char attelé de deux chevaux, conduits en laisse par deux écuyers.

Sur ce char était placé debout un livre monstre, haut de 1 mètre 78 centimètres, et large de 1 mètre; le dos avait 48 centimètres de large, et on y lisait ces mots: Produits de l'imprimerie, 1840. Ce livre était relié en velours rouge, avec des coins en or et des fermoirs en argent; au milieu se trouvait une grande rosace également en or. Il était entr'ouvert, et, intérieurement, on avait adapté dix rayons, sur lesquels plus de deux cents volumes étaient classés par ordre alphabétique; ces volumes formaient une partie des lots. Sur le char et autour du livre on voyait les vingt-cinq lettres de l'alphabet, imprimées en diverses couleurs et ornées de guirlandes.

Plusieurs apprentis se détachaient de temps à autre du cortège et offraient aux spectateurs des billets de la loterie typographique au pris de 50 centimes.

Puis s'avançait le groupe spécial de la typographie dans l'ordre suivant:

La bannière aux armes des imprimeurs portée par des ouvriers.

Un char de six mètres de longueur, sur deux mètres quinze de largeur, attelé de huit chevaux blancs, harnachés avec luxe et montés par quatre postillons.

Ce char était richement orné; des tentures roses, drapées tout autour, retombaient jusqu'à terre. Devant et derrière, s'élevaient des trophées formés par les drapeaux de toutes les nations civilisées; au milieu de ces trophées se trouvaient en immortelles les millésimes de 1440 et 1840; de chaque côté brillaient les armes de Strasbourg. Tout autour du char, entre les trophées et les armes de la ville, étaient placés seize écussons, représentant les marques des seiez premiers imprimeurs de l'Alsace, dans l'ordre suivant:

Jan Mentelin, 1458. Adolphe Rusch, 1470. Henri Eggenstein, 1471. G. Hussner, 1473. Martin Flach, 1475. H. Knobloch, 1478. Nicolas Pistoris, 1480. M. Reinhard, 1480. Martin Schott, 1481. Nicolas Philippi, 1482. Jean Bryse, 1483. J. Gruninger, 1485. Henri d'Ingwiler, 1485. Mathieu Hupfuff, 1485. Barthélemy Küstler, 1497.

Tous ces écussons étaient entourés de riches guirlandes, faites par les demoiselles des imprimeurs de Strasbourg. Aux quatre angles du char flottaient des drapeaux tricolores.

Sur le char se trouvait une imprimerie complète: des casses, un marbre à corriger, une presse en fer, fabriquée exprès pour la fête par M. Kolb, mécanicien: les principaux instrumens et les appareils accessoires, étaient tout neufs et de forme élégante. Six ouvriers, un de chaque imprimerie, travaillaient continuellement et imprimaient, en français et en allemand, des strophes qui célébraient la gloire de Guttemberg.

Dans cette description rapide, je ne vous ai pas dit la richesse des costumes, la pompe de la solennité, l'admiration de la foule, et l'enthousiasme qu'excitait dans l'esprit de tous les spectateurs, cette grande représentation de la plus éclatante et de la plus utile des gloires de la France: l'industrie.

C.D."

 

 

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 00:11

Article tiré du journal La chasse illustrée du 25 avril 1874.

" Il y a aux Halles centrales un homme qui rend grandement service aux marchandes. Cet employé, payé par la Ville, a pour spécialité la destruction des rats.

Outre sa meute de six ratiers, Noël (c'est le nom du Nemrod souterrain) possède des moyens à lui connus. Il détruit en moyenne 800 rats par mois. Dans ce nombre ne sont pas compris ceux qui meurent par le poison.

Depuis dix ans les rongeurs ont diminué de moitié.

A cette époque, les marchandes, voulant préserver leurs denrées, renfermaient dans leurs cases de gros matous, que souvent on trouvait dévorés le lendemain.

Noël n'est donc pas seulement protecteur des denrées, il est le sauveur des chats."

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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 22:53

Gravure extraite d'un livre scolaire (vers 1910).

 

travail-de-la-pierre.jpg

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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 00:51

Article extrait du journal La Mosaïque de 1875.

 

" Le tailleur de pierres.

La pierre employée à la construction est de deux sortes: la pierre dure, dont on ne compte pas moins de cent-trente-huit espèces et qui sert aux fondations, aux murs du rez-de-chaussée et aux balcons, s'il y en a; la pierre tendre, dont il existe actuellement dix-sept variétés, qui est destinée à la construction du reste de l'édifice.

La taille de la pierre est effectuée par quatre catégories bien distinctes d'ouvriers: les scieurs de pierre dure, les scieurs de pierre tendre, les tailleurs de pierre proprement dits ou tailleurs de pierre sur chantier et les ravaleurs.

Dans les villes peu importantes, ces diverses catégories d'ouvriers ne sont en quelque sorte que des spécialités de la maçonnerie et dépendent directement de l'entrepreneur. Il n'en est pas tout à fait ainsi dans les grandes cités, par exemple à Paris, où la construction se poursuit, en temps normal, sur une très-vaste échelle, et où l'entrepreneur de maçonnerie ne saurait se contenter d'un ou deux chantiers, lorsqu'il a si souvent des ouvriers occupés au centre et aux extrémités de la ville en même temps.

Les scieurs de pierre dure n'ont pas toutefois d'intermédiaire entre eux et le maître maçon; ils sont payés à la tâche, c'est-à-dire au mètre superficiel, suivant la dureté de la pierre qu'ils travaillent. Mais les scieurs de pierre tendre sont embauchés par un "maître scieur de pierre tendre" qui les paye à la journée, quoiqu'il ait traité à tant le mètre superficiel, c'est-à-dire aux mêmes conditions que les tailleurs de pierre dure, avec l'entrepreneur de maçonnerie.

Pierre tendre ou pierre dure, une fois débitée par la scie, le tailleur de pierre s'en empare. Ce dernier a presque toujours affaire directement avec l'entrepreneur, et travaille, suivant conditions débattues, soit au mètre superficiel, soit à la journée. Sa mission est de façonner la pierre dans la forme exigée pour la pose de construction.

Ces trois branches de l'industrie de tailleur de pierre, si utiles et si rémunératrices qu'elles soient d'ailleurs, séduisent difficilement un jeune homme en quête d'une carrière où son existence tout entière devra probablement s'écouler. En fait, il y a peu de scieurs de pierre, dure ou tendre, qui se soient faits eux-mêmes, de propos délibéré, une pareille destinée. Mais il est moins rare qu'on saisisse par goût l'équerre et la pioche du tailleur de pierre; - et il faudrait bien se garder de croire qu'il faille pour devenir un bon tailleur de pierre, un apprentissage beaucoup moins long et moins sérieux que pour telles de ces professions d'apparence plus compliquées, dont l'attrait ne vous réserve trop souvent que de durs mécomptes. On n'arrive pas du premier coup à faire, d'un bloc de pierre informe, à peine détaché de la carrière natale, un cube parfait, ou à dresser, l'équerre pour seul guide, une surface raboteuse, bizarrement semée de mamelons et de fondrières.

En tous cas, il est une quatrième catégorie de "tailleurs de pierre" que nous avons à peine indiquée, dans laquelle on ne peut faire figure qu'à la condition d'être doué d'un goût sûr et d'une intelligence plus qu'ordinaire. Nous voulons parler des ravaleurs.

La besogne du ravaleur procède au moins autant de l'art du sculpteur que du métier de tailleur de pierre. C'est lui qui découpe toutes ces moulures ornementales dont on décore aujourd'hui, plus ou moins, les façades des maisons les moins prétentieuses: cannelures des fûts de colonnes, moulures des chapiteaux, volutes, rosaces, feuilles d'acanthe, astragales et festons! Le ravaleur est un artiste. Nous disions à tort tout à l'heure qu'il procédait du sculpteur; il ne procède que de lui-même; et la preuve, c'est qu'il se sert d'outils que lui seul emploie.

Le scieur de pierre tendre ne se sert que d'une scie unique; le scieur de pierre dure en emploie une demi-douzaine de longueurs différentes, auxquelles il faut ajouter le seau, le parapluie, la cuiller à lancer les grès et quelques menus accessoires sans importance; l'outillage du tailleur de pierre, quoique double, pour servir à la taille de la pierre dure et à celle de la pierre tendre, se compose d'une couple de pioches, d'autant de marteaux, dentelés ou non, d'une boucharde, d'une équerre, d'une masse en bois et de quelques ciseaux. Le ravaleur se perd dans un véritable arsenal de ciseaux, de gouges de toute dimension, outre lesquels il y a les rabots, les guillaumes (sorte de rabots étroits de formes diverses comme les moulures qu'ils doivent raboter) et les sciates, sortes de petites scies à main. Le tout évalué près de deux cents francs.

Comme les autres catégories de tailleurs de pierre, le ravaleur est, en province, un ouvrier de l'entrepreneur de maçonnerie. Sa position est quelquefois identique dans les grandes villes, même à Paris; mais, la plupart du temps, c'est un tâcheron, avec lequel l'entrepreneur a traité à forfait, qui embauche les ouvriers ravaleurs qu'il paye alors à la journée, suivant capacité.

Pour faire un bon ouvrier ravaleur, il ne suffit pas, comme un tailleur de pierre, d'avoir un coup d'oeil sûr et une main ferme, servie par l'expérience, et que l'équerre rectifie à peine; nous avons dit que l'intelligence et le goût étaient nécessaires; nous ajouterons qu'une certaine connaissance du dessin ornemental, ou tout au moins du dessin linéaire, est absolument nécessaire. A Paris, il y a dans tous les quartiers des écoles de dessin entièrement gratuites qui pourvoient à cette nécessité. Il est au reste peu de villes aujourd'hui, en France, où il n'y ait au moins une école communale de dessin. C'est à la condition de ne point négliger cet enseignement qu'on arrive à quelque chose dans toutes les professions artistiques, et particulièrement dans la profession qui nous occupe; et l'on doit s'estimer heureux lorsqu'on trouve à sa portée des moyens si efficaces et si libéralement offerts.

On ne le néglige point à Paris, où de véritables bandes d'apprentis, leur journée terminée et leur repas du soir expédié en dix minutes, se rendent joyeusement, - bruyamment, - un immense carton sous le bras, à l'école de dessin. Ils n'en sortiront guère avant dix heures du soir, et s'empresseront sans doute d'aller prendre enfin un repos bien gagné; mais ce ne sera pas avant d'avoir fait retentir les échos de la rue de tous les cris dont leur larynx complaisant possède un si riche répertoire, et par un autre chemin que le chemin des écoliers. Qu'importe, si le lendemain les retrouve au chantier ou à l'atelier à l'heure réglementaire?

Nous ne parlerons pas de la durée de l'apprentissage, si ce n'est pour dire que, dans nos usages, cette durée ne varie guère pour des travaux dont l'étude ne comporte pas des difficultés exceptionnelles, ou n'est pas absolument rudimentaire. L'homme avec lequel on traite des conditions de cet apprentissage doit être de préférence l'entrepreneur de maçonnerie; même s'il est possible, quand cet entrepreneur serait dans l'habitude de traiter avec un tâcheron, auquel il pourrait renvoyer le cas échéant. Cela a plus d'importance qu'il ne semble.

Il nous sera sans doute permis de dire ici que l'utilité d'un intermédiaire ou tâcheron, entre l'ouvrier ravaleur et l'entrepreneur de maçonnerie, n'est rien moins que justifiée; pas plus que celle du marchandeur, entre l'ouvrier et le patron, dans certains ateliers de l'industrie du bois; pas plus enfin que celle du "maître scieur de pierre tendre", dont nous venons de dire un mot. Elle peut, au contraire, devenir désastreuse pour l'un et l'autre en de certaines circonstances; car le tâcheron n'est pas justiciable des conseils de prud'hommes, et en cas d'insolvabilité, - cas rare, somme toute, - la responsabilité envers l'ouvrier incombe à l'entrepreneur seul.

Cette situation mal définie, parce qu'elle est fausse, n'est pas non plus sans inconvénient pour l'apprenti, cela se conçoit. Nous professons d'ailleurs, en matière d'apprentissage, une doctrine qui est celle-ci: un chantier de tailleur de pierre, sous la direction immédiate de l'entrepreneur de maçonnerie, est, dans le cas actuel, la meilleure école préparatoire; et il y aurait avantage, croyons-nous, à manier la boucharde et le marteau-têtu, avant d'aborder l'outillage plus délicat et plus varié du ravaleur. L'application de cette doctrine aux autres professions, nous l'avons déjà faite pour le tourneur et le cordonnier. L'apprenti ravaleur n'est point rétribué au début.

Les malheurs qui ont frappé notre pays, à une époque encore si près de nous, ont eu pour conséquence un abaissement assez considérable de la main-d'œuvre dans beaucoup d'industries et surtout dans le bâtiment. Evidemment, cela ne peut durer, et quand les constructions pourront être activement reprises, il nous faudra d'autres chiffres; mais voici ce que gagnent aujourd'hui, en moyenne, les ouvriers tailleurs de pierre: l'ouvrier scieur de pierre dure gagne de 4fr. 50 à 5 fr.; le scieur de pierre tendre atteint à peine 4 fr.; le tailleur de pierre gagne 5 fr.. à 5 fr. 50, et le ravaleur à peu près 7 fr. par journée de dix heures. (En hiver, quand le temps le permet, la journée est de huit heures seulement.)

Avant la guerre, la journée des mêmes ouvriers était de 6 fr. 50 pour les premiers, de 5 fr. pour les seconds, de 6 fr. pour les tailleurs de pierre, et enfin de 8 à 9 fr. et au-delà pour les ravaleurs. Ces prix peuvent revenir et reviendront indubitablement; point n'est besoin pour cela d'un bouleversement; - au contraire. On voit donc que dans cette partie assez peu connue du public, il y a place pour des garçons intelligents, laborieux et animés de la légitime ambition d'acquérir l'aisance et l'indépendance par le travail.

On peut considérer comme dépendante de la profession de tailleurs de pierre, celle de constructeurs de monuments funèbres, improprement dénommés marbriers, parce qu'il arrive à quelques-uns d'entre eux de façonner quelquefois le marbre. Mais ici la complication est plus grande encore, car tous les ouvriers de la pierre, scieurs, tailleurs, sculpteurs, graveurs, etc., y sont tour à tour mis en réquisition.

En fait, le monument funèbre constitue une spécialité nettement démarquée, dont nous ne pouvons en conséquence nous occuper ici.

A. B. "

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