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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 11:20

Extrait du journal La lanterne magique d'octobre 1833.

" LE REPAS DE CHAIR HUMAINE.

Le bifteck de guillotiné. La cuisine des sauvages.

Il y a quelque temps, un élève en chirurgie fit servir à déjeuner à un de ses camarades, en place de bifteck une tranche de la cuisse d'un cadavre de guillotiné. Celui-ci en mangea, sans soupçonner la nature de cet horrible mets; l'ayant connue plus tard un duel s'ensuivit, et l'auteur de cette plaisanterie fut grièvement blessé.

Tout récemment, deux Anglais ayant remonté le fleuve de l'Essequibo, et s'étant aventurés dans les terres, se trouvèrent au milieu d'une troupe de Caraïbes, dont le chef les accueillit très-bien, et leur offrit même à dîner. On servit à nos voyageurs du poisson dont l'assaisonnement était excellent, puis un morceau de chair et deux mains grillées. Les Anglais, croyant que c'était de la viande de singe, s'excusèrent, et dirent qu'ils avaient l'habitude de ne jamais manger de viande lorsqu'ils étaient en voyage. Le chef se mit à ronger les mains avec beaucoup d'appétit, et tout en mangeant, il demanda à ses hôtes s'ils avaient trouvé le poisson à leur goût. - "Parfait, dirent-ils; mais la sauce surtout était délicieuse. - Vous avez raison, répliqua le chef, car pour tous les mets la meilleure sauce est celle qu'on fait avec de la chair humaine." "

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 07:19

Extrait de : Toussenel A. L'esprit des bêtes. Zoologie passionnelle. Mammifères de France. Quatrième édition, revue et corrigée. Paris. E. Dentu, libraire-éditeur. Librairie phalanstérienne. 1862.

 

P 152 et s.

" Pourquoi ne rencontre-t-on jamais l'anthropophagie chez les peuples pasteurs, chez le Chaldéen, l'Egyptien, l'Arabe, le Mongol, le Tartare?  - Parce que le lait et la chair des troupeaux, dont le chien fit don à ces peuples, les préservèrent toujours des tentations criminelles de la faim.

Il est évident que l'anthropophagie est née d'une excessive fringale combinée avec l'habitude du régime de la viande. Il arriva que deux hordes de chasseurs se rencontrèrent à la poursuite du même animal, un jour que la proie était rare et que la faim mugissait dans leurs entrailles, et il y eut guerre entre elles. On se battit, on se tua, et les cadavres des vaincus remplacèrent naturellement au foyer des vainqueurs les cadavres du gibier, absent. Puis la fureur de la vengeance sanguinaire s'en mêla, l'ivresse de la victoire aussi; le fait, consacré par la tradition, s'incrusta dans les mœurs, et l'on sait ce qu'il en coûte pour déraciner les mauvaises habitudes. Les sauvages de l'Amérique septentrionale n'ont complètement renoncé à l'usage de faire rôtir leurs ennemis que depuis qu'ils ont été mis en possession du chien et du cheval. Et encore la fameuse réponse du chef indien à M. de Humboldt prouve-t-elle la vivacité des regrets qu'a laissés dans les estomacs des infortunés cannibales le souvenir des banquets d'autrefois.

Tout le monde a entendu citer cette réponse éloquente. L'illustre voyageur européen demandait à ce chef indien, l'un des principaux lieutenants du farouche Tecum Seh, s'il avait connu, dans la guerre de 1816, un officier américain qu'il lui nommait: - Beaucoup, répondit l'Indien, j'en ai mangé...

On ne dit pas que les indigènes de Noukahiva aient un goût bien prononcé pour le soldat français, mais leur sympathie pour le navigateur anglais est un fait acquis à l'histoire. Le morceau qu'ils préfèrent dans l'Européen est la main. Les Apicius de Bornéo mettent l'oreille au-dessus de la main.

La preuve que c'est l'absence du chien qui a livré les populations de l'Amérique centrale au démon de l'anthropophagie ou cannibalisme, c'est que l'horrible coutume n'a jamais envahi la hutte de l'Esquimau, qui habite pourtant la contrée la plus septentrionale du nouveau continent, c'est-à-dire celle où l'empire de la faim est le plus rude et devrait fournir à la fureur des entrailles plus d'occasions de se manifester. Je ne vois qu'une raison pour expliquer l'anomalie monstrueuse que présente la comparaison des mœurs de l'Esquimau avec celles du Caraïbe: l'Esquimau a joui de l'assistance du chien de temps immémorial, le Caraïbe n'eut pas le bonheur de le connaître.

Remarquons maintenant que les mêmes causes ont produit les mêmes résultats dans les deux continents; que l'anthropophagie s'est arrêtée sur le seuil glacé du Lapon, de l'Ostiack, du Samoïède, riches du chien, tandis qu'elle a incendié de ses fureurs sanguinaires les populations des îles fortunées de l'Equateur, Bornéo, Célèbes, Timor, etc., où fleurit la muscade, mais où manque le chien.

Je demanderai, à ce propos, à ne pas joindre mon anathème à ceux que la fausse morale et la fausse philanthropie ont lancés si souvent contre l'anthropophagie. L'anthropophagie est une des maladies de la première enfance de l'humanité, un goût dépravé que la misère explique, si elle ne le justifie pas. C'est une courte folie provoquée par la faim; mais il faut bien que l'humanité passe par la phase de la disette pour arriver à celle de l'abondance. Plaignez donc le cannibale et ne l'injuriez pas, vous autres civilisés qui mangez de la viande saignante et qui massacrez des millions d'hommes pour des motifs moins plausibles que la faim. Pour moi, de toutes les guerres que les hommes se font, celle où l'on se mange est la seule rationnelle. J'excuse tous les coupables qui ont faim, parce que la première loi pour tous les êtres est de vivre, et qu'il est naturel qu'un homme tue son semblable et le mange, quand il n'a pas autre chose à se mettre sous la dent. Tous les jours ces principes sont mis en pratique chez les nations civilisées, et les Géricault, les Delacroix, les Eugène Sue ont fait, en les appliquant aux naufrages, des chefs-d'oeuvre admirables, et l'opinion publique plaint plus qu'elle ne condamne les malheureux affamés de la Méduse et de la Salamandre. Ugolin mangeant ses enfants pour leur conserver un père, inspire autant et plus de pitié que d'horreur. Le mal n'est pas tant de faire rôtir son ennemi quand il est mort que de le tuer quand il ne veut pas mourir. Et la preuve que le crime ne consiste que dans la manière d'envisager la chose, c'est que les mêmes moralistes qui blâment si fort le sauvage affamé de s'assimiler la substance de son ennemi sous forme de rosbif ont fait de la reine Artémise le modèle des épouses pour avoir avalé son mari en pilules.

Où il y a crime impardonnable, folie furieuse poussée jusqu'à la septième puissance, c'est dans la guerre à coups de canon que se font entre eux les peuples civilisés, comme les Français, les Anglais, les Prussiens, les Russes, qui n'ont pas faim les uns des autres. La guerre est la plus atroce de toutes les folies humaines; mais la plus risible de ces atrocités est à coup sûr celle où l'on se tue sans appétit, pour le seul plaisir de se tuer; où les ennemis se saluent courtoisement avant de s'égorger; où les vainqueurs, après la bataille, s'occupent philanthropiquement à raccommoder les jambes aux vaincus, comme s’il n’eût pas été plus simple de ne pas les leur casser avant. Hélas! l’oiseau de proie et le tigre, qui sont forcés de vivre de chair, donnent tous les jours de fières leçons d’humanité à l’homme. Ils ne se chassent pas entre eux, et ils ne tuent que pour assouvir leur faim. Castagno, mon chien braque, était intimement persuadé que je calomniais mon espèce quand je lui racontais certaines extravagances humaines, comme des boucheries de guerres civiles et des assassinats de prisonniers."

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 10:07

Extrait du journal Le Voleur du 9 janvier 1857.

" Le savoir-vivre chez les sauvages.

Le R.P. Rozey, missionnaire dans la Nouvelle-Zélande, en ce moment à Douai, raconte que s'étant rendu dans un endroit habité par les anthropophages il y fut reçu avec honneur par le chef qui l'invita à dîner. Le R. Père accepta les offres qui lui étaient faites, et tous deux se mirent à table; mais que l'on juge la répugnance du zélé missionnaire, lorsqu'il vit une esclave apporter une corbeille dans laquelle se trouvaient des plantes de fougères surmontées d'un bras d'homme grillé! Au mouvement de répulsion que fit le missionnaire, l'anthropophage lui dit:

" - Tu vois, Père, que j'ai voulu te recevoir le mieux qu'il m'a été possible."

Alors le R.Père voulut lui faire comprendre que notre Dieu défendait de se nourrir de chair humaine, mais ce sauvage ne comprit rien et conduisit son hôte dans une hutte qui servait de cuisine et lui fit voir dix cadavres grillés; à l'un d'eux il manquait un bras: c'était celui que l'on avait servi pour le repas.

(La Vérité)."

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