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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 15:27

J'ai acheté récemment une collection de timbres dans laquelle j'ai trouvé un document philatélique émis par la poste belge en mai 1975, à l'occasion du 30° anniversaire de la libération des camps. J'ai lu attentivement le dépliant qui est joint (voir ci-dessous). Il n'y est absolument pas question des Juifs,mais seulement, si l'on peut dire, des prisonniers de guerre et des prisonniers politiques.

En France,il fallut attendre 10 ans (1955) pour qu'un timbre soit émis sur la libération des camps;il semble que,là aussi, on ne pensait qu'aux mêmes catégories de prisonniers.

Comment s'étonner dans ces conditions de l'oubli collectif,pendant des décennies, de la déportation des Juifs?

P.S.Peu après avoir écrit ces lignes,je suis allé voir un très bon film en rapport étroit avec ce sujet,Le labyrinthe du silence. A voir absolument.

1945. Libération des camps: quels camps?
1945. Libération des camps: quels camps?
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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 17:08

Reliques.

De retour d’un bref séjour à Ozolles (Saône-et-Loire), au cours duquel je me suis intéressé, notamment, à sainte Marie Alacoque, née non loin de ce village, j’ai cherché sur ebay des objets et documents sur cette sainte. Quelle n’a pas été ma surprise de trouver sept reliquaires à vendre !!! Plusieurs d’entre eux contiennent des fragments d’un bosquet de noisetiers devant lequel le Christ serait apparu à la sainte.

J’ai poursuivi ma recherche en tapant le mot reliquaire sur le site ebay ; j’y ai trouvé, en particulier, plusieurs reliques du pape Pie IX : morceaux de chemise, mouchoirs, doublure de soutane, cheveux, etc….

Je complèterai cet article ultérieurement.

JL CHARVET. 4 NOVEMBRE 2014.

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 16:25

Charles Jean-Baptiste Gallois de La Tour honoré par la Provence.

En mai 1788, l’Assemblée générale des Communautés de Provence, siégeant à Lambesc, décerna à Charles Jean-Baptiste des Gallois de La Tour une médaille dont la description est la suivante :

« Médaille en cuivre de 56mm par Dupré, tranche lisse sans poinçon.

L’avers comporte l’inscription suivante : C.J-B DES GALOIS DE LA TOUR PR. PRESIDENT AU PARL. ET INTENDANT DE PROVENCE et montre son buste à droite dans une couronne de lauriers.

Le revers, sur lequel on peut lire : DECERNEE PAR L'ASSEMBLEE DES COMMUNES DE PROVENCE EN 1788, représente un homme debout levant une couronne de lauriers et tenant un caducée et une pelle; à côté une stèle portant un globe et une balance, à laquelle sont appuyée un compas, une équerre et une épée; dessous, ces mots: LE TIERS ETAT DE PROVENCE A CHARL. JEAN. BAP. DES GALOIS DE LA TOUR INTENDANT DU PAYS SON AMI DEPUIS PLUS DE QUARANTE ANNEES. ».

Qui était l’homme ainsi honoré ?

Né à Paris le 12 mars1715, il devint à 20 ans conseiller au Parlement d’Aix, puis, successivement, maître des requêtes, conseiller au Grand Conseil, président (en 1738), puis succéda à son père comme Intendant de Provence en 1744 et, en 1747, comme premier président du Parlement. Le Parlement d’Aix était à peu près l’équivalent de l’actuelle Cour d’appel, mais, en cette époque où la séparation des pouvoirs était loin d’être parfaite (c’est un euphémisme), il avait aussi le pouvoir d’édicter des règlements et de participer à l’administration de la province; en outre, son premier président était le plus souvent l’Intendant de Provence (on dirait aujourd’hui le préfet de région). A ce titre, Charles Jean-Baptiste des Gallois de La Tour créa des canaux dérivés de la Durance, procéda à des endiguements de cette rivière et du Rhône, à des améliorations des ports de Tarascon, Bouc et Antibes, à l’assèchement des marais de Fréjus, à la restauration des monuments romains de Saint-Rémy, à la construction d’un palais de justice et de prisons à Aix, etc. Cette activité d’aménageur et de bâtisseur explique la présence d’un compas et d’une équerre sur la médaille ci-dessus décrite.

Lorsqu’en 1768 Louis XV annexa au royaume de France Avignon et le Comté Venaissin, il alla en prendre possession avec le procureur général, de Monclar, et neuf conseillers.

Il exerça également les fonctions d’inspecteur du commerce et de président de la Compagnie royale d’Afrique.

A Marseille, il fit aménager un nouveau quartier sur les terrains occupés précédemment par l’arsenal des galères.

A l’approche de la Révolution française, il dut réprimer des troubles dans la cité phocéenne.

Il survécut à la tourmente révolutionnaire (mais les coins de cette médaille furent brisés lors de la Terreur) et mourut à Saint Aubin sur Loire le 21 janvier 1802.

Il avait épousé la descendante d’une lignée de magistrats (dont certains occupèrent des postes prestigieux), les Aligre. De cette union naquirent deux enfants, une fille, Marie Madeleine, qui épousa Louis François Elie Camus de Pontcarré, et un fils, Etienne Jean Baptiste, qui termina sa carrière ecclésiastique comme archevêque de Bourges.

A Aix, il habitait l’hôtel du Louvre, dans la rue du même nom. Il possédait également le château de Saint Aubin, dans les environs de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).

Jean-Louis Charvet.

Charles Jean-Baptiste Gallois de La Tour honoré par la Provence.
Charles Jean-Baptiste Gallois de La Tour honoré par la Provence.
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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 00:27

Le texte qui suit montre, s’il en était besoin, que l’esclavage, la barbarie n’ont pas été le fait des seuls Européens. Paru dans la revue Le Tour du Monde de 1863, il est extrait de :

Voyage au Dahomey, par M. le Dr Répin, ex-chirurgien de la Marine impériale. 1860. Texte et dessins inédits. Documents complémentaires et postérieurs au voyage de M. Répin.

P 101 et s. Sacrifices humains lors des obsèques et de l'avènement d'un roi.

A cette occasion, il est d'usage que tous les grands et les résidents européens des sarames, ou factoreries, offrent des présents considérables. L'ensemble de toutes ces cérémonies s'appelle la grande Coutume par excellence, pour la distinguer des autres cérémonies ou anniversaires qui portent aussi ce nom.

Jamais la soif du Moloch africain ne se manifeste plus qu'en cette solennité. Des centaines, des milliers de victimes humaines sont alors immolées, sous le prétexte d'envoyer porter au feu roi la nouvelle du couronnement de son successeur. Avec de l'argile pétrie dans le sang des victimes, on forme un grand vase de forme bizarre, dans laquelle le crâne et les os du feu roi sont définitivement enfermés et scellés. A de certains jours, le roi régnant vient rendre ses devoirs à cette urne funéraire, dans laquelle, à travers des ouvertures ménagées à dessein, il répand des libations d'eau-de-vie et des offrandes de cauris. Ce dernier article a pour objet de subvenir aux besoins du défunt dans l'autre monde et de l'empêcher de faire honte à son successeur en contractant des dettes.

Aucun des détails hideux que nous venons d'énumérer, d'après un témoin oculaire, n'a fait défaut aux funérailles du roi Ghézo, décédé à la fin de 1858, et au sacre de son successeur, Bâhadou. Dans chacune de ces solennités, le nouveau roi s'est montré ce qu'il avait apparu à M. Répin, comme héritier présomptif, le digne chef du parti conservateur des us et coutumes de la monarchie dahomyenne.

"A la mort de Ghézo, écrit de Wydah un missionnaire catholique français, l'aristocratie dahomyenne se trouva partagée en deux partis: les uns voulaient le maintien des anciennes coutumes, exigeant chaque année l'immolation de milliers de victimes; les autres en voulaient l'abolition. Je m'abstiens de dévoiler le mystère qui donna la victoire aux plus méchants. L'intronisation du prince Badou (Bâhadou) fut le triomphe des anciennes lois, qui reprirent toutes la rigueur sanguinaire réclamée par les féticheurs. Il ne faut pas croire que la boucherie humaine se borne aux grandes fêtes; pas un jour ne se passe sans que quelque tête tombe sous la hache du fanatisme; car la soif du sang paraît dévorer ceux qui s'en abreuvent. Dernièrement l'Europe a frémi en apprenant que le sang de trois mille créatures humaines avait arrosé le tombeau de Ghézo: hélas! s'il n'y en avait eu que trois mille!"

"Le 11 juillet 1860, a dit de son côté un missionnaire protestant, je fus invité à me rendre de Wydah à Abomey. Après deux jours de marche, je rencontrai sur la route un homme qui se dirigeait vers Wydah, porté dans un hamac et préservé du soleil par un vaste parasol. Il était bien vêtu du costume des marins dahomyens, et une suite assez nombreuse l'accompagnait. Ce pauvre homme, une fois arrivé à Wydah, devait être précipité dans la mer, en même temps que les deux gardiens des portes du port, afin d'être prêts à ouvrir ces portes à l'esprit du roi défunt, quand il lui plairait de prendre un bain de mer.

Nous trouvâmes à Canna le nouveau roi lui-même, qui se disposait à partir pour sa capitale, où il nous donna rendez-vous pour le 16. Quand nous l'eûmes rejoint, il nous fit tous asseoir; puis, nous montrant un homme dont les mains étaient liées et la bouche bâillonnée, il nous dit que c'était un messager qu'il envoyait porter de ses nouvelles à son père. Et, à ce titre, le pauvre homme, dirigé aussitôt vers la ville, fut en effet, comme je l' ai appris plus tard, immolé sur la tombe du feu roi. Une heure après le départ de ce malheureux, on amena devant Bâhadou quatre autres hommes, accompagnés d'un daim, d'un singe et d'un gros oiseau. Toutes ces créatures, à l'exception d'une, eurent la tête tranchée sur-le-champ, avec mission d'aller annoncer aux esprits ce que le pieux monarque se préparait à faire en faveur de son père. Un des hommes devait aller le raconter aux esprits qui fréquentent les marchés du pays, le second aux animaux qui vivent dans les eaux, le troisième aux esprits qui voyagent sur les grandes routes, et le quatrième aux habitants du firmament. Le daim devait s'acquitter de la même mission auprès des quadrupèdes qui parcourent les forêts, et le singe grimper jusqu'au sommet des arbres pour en instruire ses pareils. Quant à l'oiseau, plus heureux que ses compagnons, on lui rendit sa liberté, afin que, s'élevant dans les airs, il racontât les mêmes choses aux êtres qui les habitent.

Ces sacrifices accomplis, Bâhadou se leva de son trône, et, tirant son épée: "Maintenant, dit-il, que je suis roi de ce royaume, je mettrai sous mes pieds tous les ennemis du feu roi, et j'irai à Abdéokuta venger sur ses habitants la défaite de mon père." Deux de ses principaux ministres, nommés Mingah et Mévu, prirent après lui la parole pour répéter à peu près les mêmes choses; puis tout le monde se mit en marche pour entrer enfin dans la ville.

Le 17, le roi fit battre le gong pour annoncer que la Grande Coutume commencerait sous peu de jours. Ce terme rapproché contraria vivement les Européens qui se trouvaient dans la capitale, mais ils ne purent faire autre chose que de s'y résigner.

Cette sinistre cérémonie s'ouvrit le dimanche 22. Dès le point du jour, cent hommes furent mis à mort, et, à ce qu'on m'assura, à peu près autant de femmes massacrées dans l'intérieur du palais. Le roi sortit, au bruit de la mousqueterie; quatre-vingt-dix officiers et cent vingt princes ou princesses vinrent le saluer, en lui présentant chacun plusieurs esclaves (de deux à quatre) pour être sacrifiés en l'honneur de son père. Deux ou trois résidents portugais les imitèrent. Ils offrirent, si je suis bien informé, une vingtaine d'hommes, et, en outre, des boeufs, des moutons, des chèvres, des volailles, des cauris, de l'argent, du rhum, etc. Le roi s'attendait évidemment à ce que cet exemple serait suivi par d'autres Européens; mais, heureusement, ceux-là furent les seuls à commettre ces détestables actions.

Le vendredi 1° août, le roi vint en personne procéder aux funérailles de son père. On ensevelit dans le sépulcre royal soixante hommes, cinquante moutons, cinquante chèvres, quarante coqs et une grande quantité de cauris. Les soldats des deux sexes firent ensuite de grandes décharges, pendant que le roi faisait à pied le tour du palais. Quand il fut revenu devant la porte, on tira de nouveau de nombreux coups de fusil, et là encore on massacra cinquante esclaves. Il avait plu à Sa Majesté de faire grâce à dix autres.

Le lendemain, le roi jeta dans les rangs de la foule des cauris et divers effets d'habillement, pour se procurer le plaisir de la voir se disputer ces largesses.

Durant ce premier acte de la Coutume, les visiteurs du roi lui firent d'énormes présents. Plus de trois semaines furent ainsi employées, et nous restâmes là environ deux mois sans pouvoir obtenir la permission de nous en aller. Je l'obtins enfin le 1° septembre, mais à la condition expresse de revenir le 12 octobre pour assister à la suite des cérémonies.

... A peine de retour à Abomey, nous fûmes appelés au palais. Près de la porte, nous vîmes quatre-vingt-dix têtes humaines, tranchées le matin même; leur sang coulait encore sur le sol comme un torrent. Ces affreux débris étaient étalés de chaque côté de la porte, de manière que le public pût bien les voir. Quand nous fûmes assis en présence du monarque, il nous montra les présents qu'il allait envoyer à l'esprit de son père: c'étaient deux chariots, des roues, trois plats, deux théières, un sucrier, un pot à beurre, le tout en argent massif; un somptueux coussin placé sur une sorte de brouette, que devaient traîner six amazones; trois superbes hamacs en soie avec des rideaux de même étoffe, etc., etc.

Trois jours après, nouvelle visite obligée au palais et même spectacle: soixante têtes fraîchement coupées, rangées, comme les premières, de chaque côté de la porte, et, trois jours plus tard, trente-six. Le roi avait fait construire, sur la place du marché principal, quatre grandes plates-formes, d'où il jeta des cauris au peuple, et sur lesquelles il fit encore immoler environ soixante victimes humaines. J'estime que, pendant la célébration de ces horribles fêtes, plus de deux mille êtres humains ont été égorgés, les hommes en public, les femmes dans l'intérieur du palais.

Etant tombé malade le lendemain, je passai trois jours sur mon lit, sans que personne me donnât une bouchée de pain ou une goutte d'eau; mais cette maladie me servit d'excuse pour quitter la capitale, tandis que les autres visiteurs appelés furent obligés d'y séjourner encore."

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 15:50

J'ai acquis récemment un ouvrage précieux pour l'histoire de la franc-maçonnerie:

Historique de la Loge Maçonnique L'Amitié Fraternelle (Bourg 1828-1928) précédé d'un aperçu sommaire de la Franc-Maçonnerie dans l'Ain par A. TROLLIET. Imprimerie républicaine. Bourg. 1928.

J'en tire les reproductions des différentes loges étudiées par l'auteur.

Loge de St-Jean des Elus à Bourg-en-Bresse, fondée en 1759.

Loge de St-Jean des Elus à Bourg-en-Bresse, fondée en 1759.

Loge Les Vrais Amis à Bourg-en-Bresse fondée en 1785.

Loge Les Vrais Amis à Bourg-en-Bresse fondée en 1785.

Loge Le Croissant à Pont-de-Vaux fondée en 1767.

Loge Le Croissant à Pont-de-Vaux fondée en 1767.

Chapitre à Pont-de-Vaux 1806.

Chapitre à Pont-de-Vaux 1806.

Loge Les Trois Souhaits à Belley fondée en 1774.
Loge Les Trois Souhaits à Belley fondée en 1774.

Loge Les Trois Souhaits à Belley fondée en 1774.

Loge La Parfaite Intimité à Thoissey fondée en 1777.

Loge La Parfaite Intimité à Thoissey fondée en 1777.

Loge de L'Espérance à Thoissey fondée en 1811.

Loge de L'Espérance à Thoissey fondée en 1811.

Loge de L'Espérance à Thoissey fondée en 1811.

Loge de L'Espérance à Thoissey fondée en 1811.

Loge écossaise de St-Jean de la Sincérité et du Secret à Trévoux fondée en 1765.

Loge écossaise de St-Jean de la Sincérité et du Secret à Trévoux fondée en 1765.

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 05:37
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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 07:01

GAULOIS-001.jpg

 

GAULOIS 002

 

GAULOIS-003.jpg

 

 

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 03:12

EGLISE-ST-GERMAIN-EN-LAYE-001-copie-1.jpg

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 09:16

RATIONNEMENT-001.jpg

J'ai acquis récemment le document ci-dessus; je serais reconnaissant à qui pourrait m'aider à le mieux comprendre. Pour en savoir plus sur le rationnement, voir:

http://eration.free.fr/articles/F_RA2A_01022011.pdf

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 20:30

 

Je poursuis mon exploration des mœurs de nos ancêtres, en particulier en consultant des ouvrages d'éducation du XIX° siècle et de la première moitié du XX°. Le dernier que j'ai acheté s'intitule "L'éducation ménagère"; publié par Hachette en 1932 (5° édition), et rédigé par Mme Marie Boutier, Directrice d'Ecole à Paris, il était destiné aux élèves des cours supérieurs et complémentaires des écoles primaires supérieures, des écoles professionnelles, des lycées et collèges.

Il ne contient pas seulement des informations pratiques destinées aux futures maîtresses de maison, mais aussi des considérations morales qui nous renseignent sur le rôle que devait jouer la femme dans la famille.

Selon l'auteur de ce manuel, les objectifs de l'enseignement ménager étaient:

"1° Eclairer la future ménagère en l'habituant à déduire des notions scientifiques qu'elle possède toutes les applications pratiques qui en découlent;

2° Donner à la jeune fille des habitudes d'ordre, de méthode qui l'aideront à acquérir le savoir-faire, fruit d'une longue pratique;

3° Cultiver l'adresse et développer le goût par la pratique raisonnée des besognes ménagères et des travaux féminins;

4° Inspirer le goût du foyer et mettre en relief l'importance sociale du rôle de la femme comme ménagère, maîtresse de maison et mère de famille."

'auteur insistait sur le rôle social de l'enseignement ménager: la ménagère devait être, en particulier, une auxiliaire du médecin, en veillant à l'hygiène du foyer, et devait contribuer à la force de la Nation en lui procurant des enfants élevés sainement, tant du point de vue physique que du point de vue moral.

Le rôle de "maîtresse de maison", selon madame Boutier, réclamait de grandes qualités de cœur et d'intelligence; elle écrivait: "On ne fait le bonheur des gens qu'avec leur collaboration volontaire. On les dirige dans le droit chemin plus encore par l'exemple que par la leçon."

Les qualités de la bonne maîtresse de maison devaient être l'ascendant, la prévoyance, la dignité, la probité professionnelle, le sens du confortable, le souci de la vérité, les sentiments affectifs, l'honneur familial. En ce qui concerne ce dernier point, l'auteur invitait chaque famille à tenir un journal dans lequel seraient consignés les faits marquants de la vie familiale, ce que l'on trouvait dans les livres de raison de l'ancienne France.

Dès l'école, la jeune fille devait penser à se confectionner un trousseau qui comprenait, au minimum:

"a) Linge de corps: 12 chemises, 12 pantalons (il s'agissait de sous-vêtements), 6 combinaisons lavables ou 6 cache-corsets et 6 jupons, 24 mouchoirs.

b) Linge de toilette: 6 gants de toilette, 12 petites serviettes, 12 serviettes de toilette.

c) Linge de maison: 12 draps de lit, plus 6 draps en supplément pour chaque lit à partir du second, 12 taies d'oreiller, plus 3 taies supplémentaires par lit d'une personne à partir du second, 3 nappes (6 si l'on en fait un usage quotidien), 24 serviettes de table, 24 essuie-mains, 24 torchons de cuisine."

Tous les éléments du trousseau étaient marqués des initiales de celle qui l’avait confectionné; elle les ornait souvent de broderies.

La jeune fille devait acquérir des notions d’économie domestique; en un temps où la Sécurité sociale n’existait pas, où les régimes de retraite et d’assurance-chômage n’étaient qu’embryonnaires, en un pays qui, en moins de cinquante ans, avait été deux fois envahi par « nos amis allemands », comme on dit aujourd’hui, en un pays touché, comme tant d'autres, par la crise économique de 1929, il fallait prévoir le pire. Le recours à l’emprunt était fortement déconseillé, l'épargne encouragée.

Le rôle de la femme dans le couple était clairement défini: « Les femmes font et défont les maisons. CONSEQUENCE. La femme, consciente de sa responsabilité, mettra au-dessus de tout ses fonctions de maîtresse de maison, et le mari tiendra à honneur de gagner seul le pain du ménage, toutes les fois que les circonstances le permettront, afin de laisser la femme au foyer. »

En 1932, la mortalité infantile en France restait élevée au cours de la première année; aussi la puériculture était-elle un chapitre important de l'enseignement ménager. L'allaitement maternel était vivement recommandé. L'accent était mis sur la nécessité de "maintenir au foyer la concorde et les habitudes de calme, de sincérité, de politesse qui constituent l'éducation."

Au point de vue matériel, l'éducation de la jeune fille comportait un programme fort étendu: étaient étudiés, notamment, l'alimentation, l'aménagement de la maison, le linge, les soins aux malades et convalescents.

Je ne sais si, de nos jours, un tel enseignement est donné aux jeunes filles; j'en doute un peu. Pourtant, plusieurs des matières enseignées il y a 80 ans devraient, à mon sens, faire partie des programmes scolaires, non seulement pour les filles mais aussi pour les garçons: apprendre des notions d'hygiène, d'économie domestique, d'éducation des enfants, etc., ne me paraît pas un luxe dans un pays où l'on voit, mon expérience professionnelle de magistrat me l'a appris, tant de familles dépassées par leurs tâches domestiques.

Jean-Louis Charvet.

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