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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 07:34

Ci-dessous un article, non signé,  tiré du journal Le Magasin pittoresque d'octobre 1856.

" Oasis d'Ouergla.

Le 29 janvier 1854, par un soleil magnifique, nous quittâmes la petite oasis d'Ilgouça pour nous diriger sur Ouergla qui n'en est éloigné que de six lieues. Depuis Ilgouça nous étions enfin dans le grand désert: l'aspect de la nature, déjà bien pauvre depuis plusieurs jours, avait encore changé; tout était sable autour de nous; la marche était devenue pénible pour les chevaux qui enfonçaient dans le sable presque jusqu'à mi-jambe, tandis que les chameaux avec leurs gras et larges pieds y laissaient à peine l'empreinte de leurs pas. Nous cheminions de dune en dune, tantôt marchant, tantôt glissant sur leurs pentes mouvantes, lorsque vers dix heures du matin nous aperçûmes tout à coup, dans une atmosphère brûlante, une immense forêt de dattiers qui, par un effet de mirage fréquent dans le désert, semblait se balancer au-dessus d'une belle nappe d'eau resplendissante de lumière: c'était l'oasis d'Ouergla avec ses flaques d'eau salée, son choth (marais, rivage), et son sol couvert d'un sel aussi blanc que la neige. Nous étions alors à deux cents lieues d'Alger, par le 31° degré de latitude nord et le 2° de longitude est.

La ville d'Ouergla, qui se prétend la plus ancienne du désert, occupe le centre de l'oasis. Elle renferme environ sept à huit cents maisons et 7.000 habitants dont la plupart sont de race noire; les habitations sont construites comme celles des Arabes du Tell, mais elles offrent cette particularité que toutes leurs portes d'entrée sont surmontées d'ornements en terre d'un relief grossier et entremêlés de morceaux de faïence coloriés. Les rues, à Ouergla, sont sales et étroites; l'une ds mosquées tombe en ruines sans que les habitants paraissent se soucier de la relever. Il en est de même d'une partie de l'enceinte fortifiée qui est en très-mauvais état. La ville est entourée d'un large fossé que l'on remplit d'eau à volonté; elle a six portes qui communiquent chacune avec l'oasis au moyen d'un pont jeté sur ce fossé. Ces portes sont pour la plupart profondes, garnies à l'intérieur d'énormes blocs autour desquels serpente un chemin, et qui en font un défilé d'un accès difficile. Nous avons représenté ici celle du Sud, dite Baba-Ahmed."

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