Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 23:15

Mutinerie à bord du Foederis-Arca (1864).

 

Le 29 juin 1864, alors que le Foederis-Arca, navire de la marine marchande, se trouvait à cinq cent lieues des côtes, au milieu de l'Océan Atlantique, une mutinerie éclata à son bord. L'équipage jeta par dessus bord le capitaine, M. Richebourg, et son second, M. Aubert; le cuisiner du bord se précipita à l'eau. Après avoir sabordé le navire, les matelots s'éloignèrent du lieu du drame à bord de deux canots. Il  y avait avec eux un enfant de onze ans, dont c'était la première campagne en mer. De peur d'être dénoncés par lui, les marins le jetèrent à la mer et l'empêchèrent de remonter sur l'un des canots en lui donnant des coups d'aviron.

Les mutins eurent la chance d'être secourus par un brick danois.

Leurs crimes ne furent point impunis, grâce à l'intervention auprès des autorités judiciaires du frère du second, et de la mère du novice Chicot, qui avait été pris de remords. Des mandat d'arrêt furent lancés par le juge d'instruction de Nantes vers Nossi-bé, Marseille, Copenhague, Mayotte, Le Havre et jusque dans les Indes.

Au terme du procès devant le Tribunal maritime,  quatre des accusés furent condamnés à mort, les quatre autres acquittés.

Le journal L'Illustration du 7 juillet 1866 résuma ainsi qu'il suit les propos de l'accusation et ceux de la défense sur les causes de ce drame:

 

- pour l'accusation (commissaire-rapporteur Segondat) : "L'irritation que devait causer à ces caractères indomptables les réprimandes méritées par des négligences dans le service, résultat inévitable de l'abus des spiritueux, avait disposé ces hommes à se débarrasser d'une autorité qui devait tôt ou tard leur demander un compte sévère de leurs détournements. Enfin, le désir de devenir les maîtres du navire a encore une grande attraction. N'avoir plus de chefs, ne plus obéir, avoir tout à discrétion, ce doit être la première pensée qui s'est offerte à eux. De là l'enchaînement de crimes horribles devant l'exécution desquels il ne s'est trouvé aucun homme de cœur pour protester énergiquement."

- pour la défense: "On travaillait trop sur le Foedeis-Arca, et les rations étaient rognées. La nourriture était non-seulement insuffisante mais malsaine. Les matelots désobéissaient, ils allaient à terre sans ordre et ils n'étaient pas punis; le capitaine laissait faire, il était insouciant. Le second voulut prendre l'ascendant sur lui. Au milieu de ce renversement de toutes les règles de la discipline à bord des navires, ce qui est arrivé ne peut étonner! De là, l'effervescence, l'excitation des hommes de l'équipage et tous les malheurs qui ont suivi!

Ces hommes égarés dans l'immensité des mers, brûlés à l'extérieur par les feux de l'Equateur, à l'intérieur par les liqueurs fortes, éloignés de leurs femmes et de leurs mères, ces bonnes conseillères! privés des caresses de leurs enfants, perdirent la raison."

 

Les condamnés déférèrent le jugement devant la Cour de cassation. Le pourvoi fut rejeté et les quatre condamnés exécutés ; pour plus d’informations, utiliser le lien qui suit.

Jean-Louis Charvet.

 

http://www.zumablog.com/images/116_uploads/Article_historia.pdf

 

P.S. Les amateurs de sensations fortes pourront voir la tête des condamnés, après exécution, en cliquant sur le lien suivant:

  http://guillotine.cultureforum.net/t1532-antoine-carbuccia-lenard-oillic-thepaut-1866

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de jlcharvet.over-blog.com
  • : Des poésies, des histoires, etc.....
  • Contact

Recherche

Archives