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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 22:29

Texte tiré de la revue le Musée des familles de janvier 1848.

" La fête des rois.

... En plusieurs points de la basse Bretagne, notamment à Saint-Pol-de-Léon, on promène dans les rues, la veille de la fête des Rois, un cheval dont la tête et les crins sont ornés de branches de gui et de laurier, et qui porte sur son dos deux mannequins recouverts d'un drap blanc. Un mendiant le conduit, quatre notables l'accompagnent, et les enfants et le peuple lui servent d'escorte, en poussant des cris étranges. Le cortège s'arrête de porte en porte et demande l'aumône pour les pauvres. L'un remet de l'argent aux quatre notables, l'autre jette dans les paniers du pain, des bouteilles, de la viande, des gâteaux, etc. Si bien que le lendemain les indigents ont aussi leur festin des Rois. A chaque nouvelle offrande, le mendiant conducteur s'écrie: "Inkinnanné d'heginna' n'e: étrenne à moi" et toute la foule de répéter en choeur: "Inkinnanné! Inkinnanné!". Dans d'autres pays, on crie: "Au gui l'an neuf!" qui n'est sans doute qu'une corruption française du mot celtique; et les antiquaires voient là un reste de l'ancienne promenade du gui, que les druides cueillaient au nouvel an sur les chênes dépouillés.

Le jour de l'Epiphanie est encore choisi par beaucoup de paysans de basse Bretagne pour tuer le cochon qui doit nourrir leur famille jusqu'à l'été. La fête des boudins (Fest ar goadegennon) coïncide alors avec la fête des gâteaux. L'animal est égorgé en grande pompe. Son foie revient de droit à l'exécuteur, et tous les parents s'unissent pour manger les boudins. La part à Dieu est envoyée au curé, ou même au saint de la paroisse, surtout s'il a le bonheur de s'appeler saint Antoine. En ce cas, sa statue est exposée à l'entrée du cimetière. Une clochette fait appel aux offrandes, et les guirlandes de boudins viennent charger le cou, les bras et la ceinture du patron. Les membres de la fabrique, de leur côté, font une quête. Celui-ci leur donne une oreille de porc, celui-là un pied, cet autre le grouin; et nos marguilliers poursuivent gravement leur marche, portant ces pieds en guise de pistolets, ajoutant ces oreilles aux leurs, et se formant des casques avec ces museaux."

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